Galaxie 156 by Collectif

Galaxie 156 by Collectif

Auteur:Collectif [Collectif]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Nouvelles, SF
Éditeur: Opta
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Il régnait dans sa chambre une solitude pesante ; Lisa se retournait sans répit dans son lit. Si seulement Frank était là ! Mais il ne reviendrait pas avant deux semaines. Les enfants, eux, seraient de retour lundi. Trois jours encore ! Il y avait de quoi devenir folle, complètement folle !

L'homme avait-il réellement existé – comment s'appelait-il ? – Kenneth Grearly ? Ou bien n'était-ce qu'un fantasme forgé par son esprit défaillant ? Danser nue sous la pluie ! Appeler des ombres dans les haies et les buissons ! Parler à un spectre dans la rue ! Ce monde fantasmatique trahissait sa schizophrénie. Il ne pouvait en être autrement car à moins qu'elle n'eût inventé Kenneth Grearly, comment pouvait-elle savoir qu'il avait mal aux pieds, qu'il avait une dent de sagesse barrée et qu'il souffrait d'un léger rhume de cerveau. Et non seulement elle le savait, mais elle l'avait senti !

Elle s'enfouit le visage dans l'oreiller et fondit en larmes. Le lendemain elle devrait téléphoner au Dr Mensley.

Mais craignant le retour du spectre, elle se leva quelques minutes plus tard pour fermer toutes les portes de la maison à clé. Après s'être recouchée, elle voulut prier mais elle avait encore l'impression d'être épiée. Quelqu'un, dehors, tendait indiscrètement l'oreille.

Kenneth Grearly apparut dans ses rêves, à demi enveloppé d'un lent tourbillon de brume. Tête penchée sur le côté et fin sourire aux lèvres, il la regardait en tenant poliment son chapeau à la main.

— « Est-ce que vous ne vous rendez pas compte, Mrs. Waverly, que nous sommes peut-être des mutants ? » s'enquit-il respectueusement.

— « Non ! » hurla-t-elle. « J'aime mon mari, j'ai trois enfants et une place dans la société ! Ne m'approchez pas ! »

Il se fondit tout doucement dans le brouillard, mais d'invisibles falaises répercutaient leur monotone écho : mutant mutant mutant mutant mutant mutant mutant mutant…

Vint l'aube éclaboussant de peinture rose le ciel à l'orient. La lumière l'éveilla ; l'âme vide et sèche, le crâne presque douloureux à force de contenir sa sourde anxiété, elle se leva avec difficulté et se traîna jusqu'à la cuisine pour s'y préparer du café.

Dieu ! Tout ceci ne pouvait-il n'être qu'un cauchemar ?

Sous la froide lumière du matin naissant, les événements de la veille paraissaient un peu détachés et irréels. Elle s'efforça d'analyser objectivement la situation.

Cette impression de partager un esprit, une conscience avec l'inconnu sorti de l'ombre… comment avait-il appelé cela ?

… une forme d'énergie biophysique palpable qu'on pourrait analyser.

Si j'ai inventé cet inconnu, songea-t-elle, je dois aussi avoir inventé ces mots.

Mais où donc avait-elle déjà entendu ces mots ?

Lisa alla feuilleter l'annuaire téléphonique : pas de Grearly. S'il existait vraiment, il devait louer une chambre quelque part. L'université. La veille, elle s'était dit qu'il devait avoir quelque chose à voir avec l'université. Elle décrocha le combiné et composa le numéro.

— « Université, standard ; quel numéro voulez-vous ? » fit la standardiste.

— « Je… euh… je ne connais pas le numéro. Pouvez-vous me dire si un certain



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