Galaxie 107 by Collectif

Galaxie 107 by Collectif

Auteur:Collectif
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: OPTA
Publié: 1973-01-29T05:00:00+00:00


Les ex-malades sortirent un par un, clignant des yeux dans la clarté du soleil. Il y en avait dont les cheveux étaient blancs et d’autres dont le crâne était complètement dégarni. Il y en avait qui étaient très jeunes, et d’autres qui se trouvaient dans la force de l’âge. Il y en avait qui boitaient et d’autres qui présentaient des plaies vives à la place de leurs anciennes tumeurs épithéliales. Leur réunion formait une mer vivante dont la marée couvrait le sol sur une largeur d’environ un kilomètre et demi et une longueur d’à peu près six kilomètres, une mer qui se contractait le soir, quand ils se regroupaient à la recherche d’un peu de chaleur, et qui s’étalait le jour quand ils allaient glaner leur pitance dans les champs fraîchement labourés.

Mais c’étaient des individualités qui la composaient : des Egotiens.

Comme cet Hugues Konte, qui contemplait les étoiles en gardant stoïquement le silence. Il ne retrouvait pas son Edna bien-aimée à ses côtés. Il ne savait plus très bien quand il l’avait perdue, car les facultés d’acquisition de sa mémoire avaient été très faibles au cours des années précédant sa suspension. Edna, il l’avait connue pleine d’amour, de jeunesse et de vigueur. Il se frotta le cou. Le nodule dur avait disparu, comme les autres symptômes caractéristiques de sa dernière maladie : sa peau jaune, les selles rouges et la chose dure qui grossissait dans son ventre. Son cancer s’était évanoui. Il n’en subsistait que de légères démangeaisons au niveau de ces zones plus tendres qui marquaient l’emplacement de ses tumeurs et où les fibroblastes proliféraient pour remplacer le tissu nécrosé.

Le monde avait bien changé pendant son long sommeil. Il prenait tranquillement la mesure des choses, un sac de nourriture sur le dos, une terre labourée sous les pieds. Il n’y avait que des inconnus dans la foule qui l’entourait. Mais, en lui, rien n’était changé, et il était toujours l’homme d’action qui, à n’importe quel âge, se taillerait son petit bout de royaume personnel.

À l’aube, il traversa la horde pour aller se mêler au groupe de ceux qui, plus jeunes et plus vigoureux, marchaient en tête. Il chercha qui les conduisait. Un ectomorphe efflanqué sortit de la foule en courant pour passer en tête, hésita, puis se laissa rejoindre et absorber par la masse des fugitifs. Un solide gaillard parla haut et ferme, jusqu’au moment où il réalisa que les gens se mettaient à le suivre. Hugues scruta une quantité de visages et n’y lut que de l’indécision. Le solide gaillard ne disait plus un mot. L’ectomorphe courait à gauche et à droite, jouant les explorateurs. Mais personne n’avait l’air de diriger la marche. C’était un troupeau de moutons qui descendait vers le sud.

Tout en avançant, Moïse, comme certains de ses compagnons, fouillait le sol du regard, dans l’espoir d’y découvrir quelques débris comestibles oubliés par les Moissonneuses. Leurs trouvailles se limitaient à quelques fragments de lignine et de cellulose abandonnés en guise de fumure. Certains étaient encore verts et on pouvait les mâcher pour en extraire quelques gouttes de sève.



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