Dictionnaire amoureux du Judaïsme by Attali Jacques

Dictionnaire amoureux du Judaïsme by Attali Jacques

Auteur:Attali,Jacques [Attali,Jacques]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Dictionnaire Amoureux
ISBN: 9782259205979
Éditeur: Plon/Fayard
Publié: 2009-01-04T23:00:00+00:00


Job

Évidemment, la plus fascinante de toutes les figures bibliques, qui ose poser la plus difficile question qu’une religion puisse affronter : « Dieu peut-il vouloir le malheur des hommes ? » Autrement dit, cette question qui m’a obsédé comme tant de juifs depuis soixante ans : « Pourquoi Dieu aurait-il ouvert la mer Rouge devant les Hébreux en fuite et n’a-t-il pas empêché la Shoah ? »

Évidemment, le plus audacieux chapitre de la Bible : un livre entier consacré à la question de l’injustice du destin des hommes, sur laquelle se sont fracassées toutes les religions, croyances et philosophies !

Évidemment, le plus embarrassant : le judaïsme étant un monothéisme, il ne saurait y avoir une divinité autonome, responsable du Mal ; celui-ci fait nécessairement partie de la Création : « L’Éternel a tout créé en vue de son but, et Il a même créé le méchant pour le jour du malheur » (Pr 16, 4).

Évidemment, le livre le plus énigmatique : il n’y est presque pas question de Dieu, ni de la Torah, ni de quoi que ce soit de juif…

Évidemment, un des plus grands chefs-d’œuvre littéraires, inspiré entre autres d’un récit sumérien, dont les magnifiques descriptions d’animaux égyptiens pourraient laisser penser qu’il pourrait avoir été écrit au temps de Moïse, ou à tout le moins à l’époque de Salomon.

D’après le prologue, tout part d’un des « fils de Dieu » (c’est-à-dire d’une des créations de Dieu), un procureur, un « satan » (sans majuscule, car, pour le judaïsme, qui puise la notion dans la tradition babylonienne, c’est un accusateur, non un rival de Dieu). Ce procureur vient, dit le texte, « de parcourir la Terre de fond en comble et de [s’]y promener au-dessus et en dessous d’elle » (Jb 1, 7). Il explique qu’il n’a rencontré aucun croyant véritable, qu’aucun homme ne croit en Dieu de façon vraiment désintéressée.

Pour lui prouver qu’il a tort, Dieu décide alors de mettre à l’épreuve l’homme le plus croyant, le plus intègre, le plus heureux, le plus riche du moment : Job (en hébreu Iyor, de la racine Aleph Yod Rech, « haïr ») dont le texte ne précise pas explicitement s’il est hébreu.

D’innombrables commentaires ont discuté de l’historicité de Job et de sa judéité. Pour certains, il est contemporain d’Abraham ; pour d’autres, de Jacob ; pour d’autres encore, des Juges. Pour Rachi, il est de la même époque que la tour de Babel. Pour le Zohar, il n’est pas juif. Pour Maimonide, il n’a pas existé : ce n’est qu’une métaphore.

Job est supposé vivre près d’Édom, et est considéré par Ézéchiel comme un sage, à l’égal de Noé qui n’est pas non plus hébreu.

Pour démontrer que sa foi est désintéressée, Dieu commence par le ruiner. Cela n’entame en rien sa foi : « Je suis sorti nu du ventre de ma mère et j’y retournerai nu. Le Seigneur m’avait tout donné, le Seigneur m’a tout ôté. Il n’est arrivé que ce qu’il Lui a plu. Que son nom soit béni ! » (Jb 1, 21).



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