Devant l'effondrement - Essai de collapsologie by Cochet Yves

Devant l'effondrement - Essai de collapsologie by Cochet Yves

Auteur:Cochet, Yves [Cochet, Yves]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Ecologie, Economie, finance, politique
ISBN: 9791020907370
Éditeur: Éditions Les Liens qui libèrent
Publié: 2019-09-05T13:12:02+00:00


UNE ALIMENTATION PLUS VÉGÉTALE, PLUS LOCALE, PLUS SAISONNIÈRE

Après la période, brève et mouvementée, au cours de laquelle ils auront encore accès aux stocks alimentaires de la société industrielle passée, les survivants n’auront d’autre choix que d’apprendre à bêcher le plus de plantes cultivables possible, celles-ci étant vite concurrencées dans les potagers, les surfaces maraîchères et les grands champs par des rivales sauvages indigestes (les « mauvaises herbes »). Les sachets et sacs de semences devront être reconstitués. La difficulté principale réside dans la nature hybride de la plupart des plantes cultivables contemporaines, qui ne peuvent se reproduire à l’identique pour les semailles de l’année suivante. Elles perdent ainsi les qualités de maximisation de la valeur nutritive que les paysans avaient sélectionnées par croisement pendant des siècles. L’urgence sera donc de récupérer les espèces traditionnelles que l’on peut ressemer d’une année sur l’autre. En espérant qu’un certain nombre d’agrobiologistes contemporains de France aient eu le temps et la volonté, par anticipation, de préserver des semences de variétés anciennes à l’abri du chaos dans quelques conservatoires phytogénétiques frais et secs, par milliards de graines, il sera possible, dans une trentaine d’années, de produire suffisamment de fruits et légumes dans et pour chaque biorégion française. Le cas des céréales est plus compliqué, car il ne suffit pas de tendre la main pour récolter une denrée à faire cuire ou à manger immédiatement – sauf pour le maïs, qui sera privilégié, puisqu’on peut cueillir les épis directement sur les tiges et qu’il ne nécessite pas forcément d’irrigation dans les régions assez humides.

Le choc alimentaire sera comparable à celui que connurent les habitants de Cuba immédiatement après la chute de l’URSS, en 1991. Du jour au lendemain, ils constatèrent la fin de l’approvisionnement en pétrole soviétique et la disparition subséquente de l’agriculture industrielle sur l’île. Autant dire qu’ils furent motivés pour adopter un mode d’alimentation alternatif, comme nous le serons dans les années 2050. Chaque mètre carré nu de La Havane et d’ailleurs fut planté, et la consommation de viande baissa d’environ 90 % en trois ans. C’est ce que les habitants de France expérimenteront bientôt sous la forme d’une alimentation plus végétale, plus locale, plus saisonnière, grâce à la multiplication des jardins en permaculture et des paysages comestibles.

Compte tenu de la forte densité urbaine dans les grandes métropoles et autour d’elles, ainsi que de l’état de ruine de nombre de quartiers de ces espaces après 2040, la permaculture en tant que moyen de concilier l’agriculture et l’urbanisme nous apparaît comme la voie privilégiée pour cultiver la ville. D’autant plus qu’il ne s’agit pas seulement d’une technique agricole ou urbanistique ; c’est une philosophie de vie complète, propre à favoriser la lutte contre les névroses urbaines ou le sentiment d’impuissance des années 2040, ainsi que l’émergence d’idéaux, la solidarité et la paix de l’esprit. Ainsi parlent les deux fondateurs occidentaux de la permaculture, Bill Mollison et David Holmgren : « Toutes les cités ont des terrains libres, non utilisés ; les bords des voies, les



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