Destinée by C C Darcq

Destinée by C C Darcq

Auteur:C C Darcq [Darcq, C C]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-fiction
Éditeur: Rebelle Editions
Publié: 2018-05-28T04:00:00+00:00


Erdogan roule encore pendant dix minutes, son regard aux aguets, puis fait stopper le moteur de la voiture. Il affiche un sourire qui m’inquiète.

— Tout le monde descend, annonce-t-il.

— Qu’est-ce que tu fiches ? dis-je en m’extirpant du véhicule.

Pour toute réponse, il me désigne un bus abandonné à quelques pas de nous. On se regarde, son sourire de garnement devient plus franc, moi je sens mon estomac se resserrer.

— Oh non, soupiré-je.

— Oh si ! Tout le monde dans le bus ! Dépêchez-vous ! Allez, on se bouge la rouquine !

Stuart s’assure que nous n’avons rien laissé de primordial dans la voiture avant de grimper en dernier dans le bus. Erdogan termine à ce moment de pirater le câble situé sous le tableau de bord. Le bus vrombit et cahote.

— Merde, siffle-t-il.

— Quoi donc ?

— Y a pas assez d’énergie. On va devoir siphonner la voiture avant de partir.

— Reyes et moi on s’en occupe, annonce Stuart sans demander à Sasuke ce qu’il en pense.

— Vous êtes sûr, parce que je n’ai jamais fait ça, cela ne fait pas partie de mes fonctions et attributions, tente de se défiler l’assistant.

Stuart lui lance un énième regard noir. Sasuke reprend son attitude d’assistant, il se tait et le suit au-dehors. Je fouille mon sac à dos et je donne à Aelis un autre tournevis pour se défendre. Je lui explique où viser pour infliger le plus de dégâts et avoir une chance de s’en sortir en cas de combat rapproché. La rousse ne lâche plus son scalpel, elle est assise droite comme une planche sur un des sièges, sa lame tendue vers l’avant. Quant à l’homme, il n’est pas en état de tenir quoi que ce soit ! Erdogan sort à son tour et soulève le capot du bus. Je n’arrive plus à voir ce qu’ils font durant cinq minutes. C’est terriblement long cinq minutes ! Ce sont autant de secondes où mon angoisse me joue des tours et où chaque son ou vibration de l’air que je perçois me semble être menaçant ! C’est comme si la durée du siphonnage était devenue infinie. Je ne sais pas si je dois m’inquiéter que cela dure si longtemps. Durant tout ce laps de temps, mes yeux scrutent la rue, au moindre mouvement, je serai prête à agir ; mes nerfs sont en pelotes et je serre les dents à m’en faire mal. Ils remontent enfin. Je respire, j’étais restée comme en apnée.

— Accrochez-vous ! déclare Erdogan après avoir refermé les portes automatiques du car.

Cette fois-ci, je décide de m’asseoir moi aussi et de me tenir très solidement, pas question de valdinguer de nouveau partout ! Je ne survivrais pas à un deuxième voyage comme hier !

Stuart s’installe contre moi. Il pose son pied-de-biche sur ses genoux et saisit ma main de libre. Je lève mes yeux vers les siens, cela ne s’était pas fait depuis un moment. Il sent mon inquiétude, il semble la partager, mais il m’offre son réconfort. Il m’apaise. Alors que le véhicule bat des records de vitesse et cherche



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