Des babouches à Esquibien by Alex Nicol

Auteur:Alex Nicol [Nicol, Alex]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 2016-05-16T08:12:41.609000-03:00 JF
Éditeur: Les éditions du 38
Publié: 2015-11-05T23:00:00+00:00

Chapitre 17

La nuit avait été réparatrice. Brigitte de Glaignes avait proposé à Soazic de faire un tour en ville avec elle et Ibrahim les avait emmenées.

Autour de la grande table, la salle de séjour s’était mue en salle de réunion et quatre nouveaux venus avaient pris place en attendant que le Consul fasse les présentations.

— Monsieur Rosmadec, nous allons travailler sur l’affaire qui vous a mené ici et pour ce faire, j’ai convié des partenaires qui nous seront très utiles.

Se tournant vers le personnage assis à sa droite, il déclara :

— Voici Thierry Tanière, mon Consul adjoint !

Gwenn le salua comme il se doit. Vêtu d’un costume noir aux allures austères, le consul adjoint arborait une crinière révélatrice de son dynamisme. Gwenn lut dans son regard une volonté et une détermination sans faille. Un bon serviteur de l’État. Eddy de Glaignes poursuivit :

— Monsieur Didier Vaillant, directeur du Centre Franco-Saoudien. Monsieur Vaillant vous expliquera pourquoi je l’ai convié.

Didier Vaillant se fendit d’un grand sourire franc et chaleureux. gé d’une quarantaine d’années, il portait un élégant costume clair qui structurait sa stature athlétique. Le troisième larron se tourna vers Gwenn.

— Voici Monsieur Edgard Gasparian, chef d’entreprise à Djedda, mais également concerné par notre sujet.

Edgard Gasparian était grand, très grand. Bien qu’il fût assis, Gwenn considéra que l’homme devait mesurer au moins un bon mètre quatre-vingt-dix. Son nom à la consonance arménienne ne surprit guère l’écrivain public. Une importante diaspora arménienne s’était éparpillée à travers le Moyen-Orient. Travailleurs et intelligents, les Arméniens avaient su trouver leur place dans les Émirats et contribuer à leur réussite économique. Les yeux chaussés de larges lunettes rectangulaires, l’entrepreneur serra la main de l’hôte du Consul en disant, affable :

— Bienvenue à Djedda, Monsieur Rosmadec.

— Enfin, je vous présente notre attaché militaire, le lieutenant de vaisseau Robert Geminsberg.

L’officier, vêtu d’un impeccable uniforme blanc, se fendit d’un salut militaire et lança un « Bonjour Monsieur ! » tonitruant.

Pratiquement chauve, l’officier de marine arborait un large sourire qui exprimait une chaleur humaine communicative. Il devait faire bon de travailler sous les ordres de cette armoire à la voix de stentor.

— Bien, fit Eddy de Glaignes, vous avez la parole, Gwenn. Expliquez-nous la raison de votre venue ici.

Gwenn obtempéra. Il raconta la demande du maire d’Esquibien, les recherches effectuées sur le personnage, le changement de nom opéré par celui-ci, ses liens avec l’Arabie et en particulier la famille Al Ghamdi et la présence du neveu Ahmed en Bretagne. Gwenn évita de s’étendre sur les aspects sordides de l’affaire, mais le Consul général l’encouragea à poursuivre.

— Didier le Goffic m’a fait part des soupçons que vous portiez sur vos interlocuteurs. Parlez sans crainte, Gwenn, nous sommes ici pour vous aider.

Gwenn regarda le groupe d’hommes qui l’entourait. Il s’aperçut que Thierry Tanière avait pris des notes sur un petit carnet. Eddy de Glaignes l’encouragea du regard et, finalement, Gwenn leur fit part de ses aventures, n’omettant rien depuis l’assassinat de la tante de Charles Falhun jusqu’à son équipée nocturne dans l’entrepôt.

Curieusement, le Consul aurait pu avoir l’air surpris, il n’en laissa en tout cas rien paraître.

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