De sulfureuses vacances by Hunter

Auteur:Hunter [Hunter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Collection HA.PASS.EXT.NUM
Éditeur: Harlequin
Publié: 2013-06-30T22:00:00+00:00

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J’ai passé un bon moment, et je ne regrette rien, ne cessait de se répéter Edie tout en se garant devant la maison. Greg et elle avaient fait une excursion en bateau pour voir les baleines et, après dîner, étaient allés écouter du jazz dans ce club près de la plage.

Si ses pensées avaient régulièrement dérivé vers Joël, elle s’était trop amusée pour s’en inquiéter. Greg s’était avéré un compagnon idéal pour sortir. Il avait convié plusieurs de ses amis à les rejoindre au club, et cela avait été un impromptu fort agréable pour son trentième anniversaire. Elle n’aurait pu demander mieux, même si, très vite, elle ne s’était pas sentie à sa place au milieu de tous ces jeunes gens. Malgré les suppliques de Greg et de sa bande, elle leur avait fait ses adieux plus tôt que prévu. Elle avait passé un bon moment, oui, mais il lui avait manqué quelque chose. Ou, plutôt, quelqu’un. Joël.

Elle coupa le moteur et s’apprêta à descendre de voiture lorsqu’elle entendit du hard-rock tonitruant en provenance du bateau. Ce dernier était inondé par un flot de lumière qui tranchait avec l’obscurité. Edie s’étonna. Joël travaillait généralement jusqu’au soir, mais jamais aussi tard.

Son premier instinct lui dicta de filer au lit. C’était encore son anniversaire, et elle ne tenait pas à gâcher sa journée par une conversation éprouvante avec Joël. Toutefois, elle ne réussirait jamais à trouver le sommeil avec le vacarme ambiant. Et puis, il valait probablement mieux demander à Joël ce qui s’était passé ce midi en ville au lieu d’attendre le lendemain. Elle n’avait rien à se reprocher, et lui, aucune raison d’être furieux. Surtout, bien garder cela en tête.

Elle s’approcha du bateau en tâchant de se raisonner et de paraître calme, et résista à l’envie de se plaquer les mains sur les oreilles. Torse nu, dégoulinant de sueur et manifestement en plein effort, Joël était en train de poncer un endroit peu accessible de la coque. Il ne la remarqua pas, ni ne put l’entendre entre la musique et le bruit strident de la ponceuse.

Elle cria, mais il ne réagit pas. Peu désireuse de lui toucher le bras ou l’épaule et de le faire sursauter alors qu’il manipulait un outil électrique, elle opta pour la solution la plus raisonnable : elle coupa le son. Un bienheureux silence s’installa, aussitôt rompu par un juron, puis un second, plus sonore, alors que Joël se redressait d’un coup et se cognait la tête contre la rambarde. Alors seulement il la vit, et son regard furieux s’apaisa un peu avant qu’il ne baisse les yeux.

— Désolée… j’ai appelé, mais tu ne m’as pas entendue.

Il se contenta de hocher la tête, s’empara d’un chiffon, se nettoya méthodiquement les mains, le jeta sur le bastingage et lui jeta un regard impatient.

— As-tu besoin de quelque chose ? J’espérais finir ça avant d’aller dormir.

Un instant désarçonnée, elle se raccrocha à son idée : elle n’avait à se sentir coupable de rien. Elle prit une grande inspiration.

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