de l'Algérie by Dictionnaire

de l'Algérie by Dictionnaire

Auteur:Dictionnaire [Dictionnaire]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2259212360
Éditeur: Plon
Publié: 2011-12-31T23:00:00+00:00


Maison verte

Voir : Architecture, la magie des formes

Mammeri, Mouloud

Voir : Écrivains algériens

Marine algérienne

Il suffit d’ouvrir tel livre d’annales maritimes pour se rendre compte que l’Algérie ou le régime d’antan qui la représentait, avec une façade côté mer de plus de 1 000 kilomètres, jouit d’une position stratégique exceptionnelle et peut prétendre à une relative maîtrise dans cette situation. Depuis toujours, les galions qui voulaient traverser la Méditerranée du nord au sud et d’ouest en est ont eu en vue ces rivages accueillants, ses criques, ses ports. Cette histoire remonte à l’Antiquité, et même avant, car, bien avant la diplomatie, la géographie dicte sa loi à un pays et détermine autant la guerre que la paix. Pourtant, nous n’en connaissons vraiment que l’épisode le plus turbulent, celui des corsaires algériens, et plus particulièrement la période durant laquelle les frères Barberousse écumèrent les côtes européennes, à l’ère passablement instable de la Régence d’Alger. Pourtant, il suffit de considérer le vocabulaire employé par les marins, d’analyser la composition des flottes, de suivre une chiourme en action, d’étudier les dispositifs tactiques, ainsi que l’intendance à terre, et de projeter sur une carte des mers les parcours et expéditions pour comprendre que la marine algérienne n’est pas seulement une somme de quelques goélettes, chébecs, corvettes, bricks, pataquès ou galions.

À cet égard, il semble qu’une partie du vocabulaire employé sur les ponts soit dérivée de l’arabe : darse et tarsana, qui signifient arsenal ou chantier naval, viennent de l’expression dar as-sina’a, la fabrique où l’on construit les bâtiments flottants. Le mot amiral vient d’émir, car l’arabe l’emploie pour désigner le capitaine d’un navire, amir al-bahr. Marsala, le port sicilien, est la traduction de l’expression arabe Marsa Allah, le « port de Dieu », car il a été fondé par les Sarrazins, lit-on dans les dictionnaires d’étymologie, etc. Si la marine algérienne a été particulièrement dominatrice, elle le doit d’abord à ses hommes, au premier rang desquels évidemment les fameux Barberousse, qui surent imposer leur puissance sur toute la Méditerranée (voir Barberousse [Les frères]).

D’autres chefs de la marine algérienne assurèrent, au XVIe siècle, une protection efficace à leur pays : Salah Raïs, natif d’Alexandrie ; Arnaout Mami, d’origine albanaise ; Mourad Raïs, lui aussi albanais de naissance ; le Calabrais Ali el-Euldj, dont on a gardé une chronique assez détaillée. Du XVIIe siècle à la colonisation française, bien des noms émergèrent, confirmant la longue tradition corsaire du pays : Ali Betchine ou Picanino, renégat italien ; Bakir Pacha, renégat grec, dont les galères volaient sur les flots ; Barbièri Hasan, un Algérien d’origine portugaise. Au XVIIIe siècle reviennent les noms de Hadj Moussa et de Hadj Mbarek. Au début du XIXe siècle, le raïs Hamidou, dont on chante encore aujourd’hui les louanges à Alger, fit des merveilles. Il est, entre autres, de ceux qui ont poussé l’exploration des mers au-delà du détroit de Gibraltar, jusqu’aux îles Canaries.



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