Crime à Ålodden by Jorn Lier Horst

Auteur:Jorn Lier Horst [Horst, Jorn Lier]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature norvégienne, Policier, Jeunesse, Norvège
Éditeur: Rageot Editeur
Publié: 2022-02-15T00:00:00+00:00

CHAPITRE TREIZE

Un couple de cœur

Ils attendirent que le Danois ait disparu pour sortir de leur cachette.

— Intéressant, marmonna Leo en se levant.

— Qu’est-ce qu’il voulait faire dans l’abri à bateaux ? se demanda Uriel.

— Sans doute la même chose que celui ou ceux qui ont forcé la porte, l’autre jour, imagina Leo. La question, c’est surtout pourquoi le motard l’a suivi.

— Peut-être pour les mêmes raisons que nous, répondit Cecilia. Maintenant, il faut y aller.

Ils se frayèrent un chemin entre les broussailles et regagnèrent le sentier. Leo ramassa le mégot que le motard avait laissé derrière lui.

— Marlboro, dit-il. Quel que soit le nœud de cette affaire, il y a beaucoup d’argent et de gens impliqués.

— Il est peut-être temps d’en parler aux adultes, suggéra Cecilia.

— Mais on ne peut pas ! protesta Leo. Personne ne doit savoir, pour l’argent. Ils comprendraient qu’on s’est introduits dans les chambres des étrangers.

— Je dois rentrer, annonça Uriel tout à coup en tirant sur la laisse d’Ego. À demain !

Les trois amis se séparèrent. En approchant de l’hôtel, Cecilia et Leo aperçurent le motard et sa copine en train de discuter dehors. Lui avait le dos tourné, mais elle, face à eux, fit un geste du menton dans leur direction. Le motard se retourna et afficha un sourire. Puis il passa le bras sur les épaules de la fille, lui souffla quelque chose à l’oreille et enfourcha sa moto. Le moteur démarra en grondant. Elle lui tendit un casque et passa le sien avant de s’asseoir à l’arrière. Et ils s’en allèrent.

Dès que Cecilia et Leo franchirent le seuil de l’hôtel, le père de Cecilia lui lança depuis la réception :

— Tu peux monter un oreiller, chambre 209 ?

Sans attendre, il posa la clef sur le comptoir.

— C’est la chambre de qui ?

— Celle du couple qui vient de partir à moto, là. Ils vont passer deux nuits chez nous et la fille m’a demandé un oreiller supplémentaire.

— Je t’accompagne, déclara Leo, et il s’empara de la clef.

— Parfait, dit le père de Cecilia avant de reporter son attention sur l’écran de son ordinateur.

Alors qu’ils s’éloignaient de la réception, Leo chuchota :

— C’est l’occasion parfaite.

— Interdiction de fouiller, le prévint Cecilia.

— Juste regarder, insista Leo.

Elle fit halte devant le cagibi où était stocké le linge de lit.

— Je veux pas faire ça, reprit-elle en entrant dans la petite pièce.

— Mais on nous ouvre en grand leur chambre ! Jeter un œil ne fera de mal à personne.

Cecilia soupira, attrapa un oreiller et une taie.

— Et qu’est-ce que tu vas trouver, tu crois, hein ?

Leo pressa le pas dans le couloir.

— Aucune idée. Mais la dernière fois, ça a valu le coup.

Il s’arrêta devant la porte 209 et glissa la clef dans la serrure.

La chambre était plus grande que la moyenne, mais les pensionnaires avaient dû la réaménager. Les lits avaient été séparés, chacun poussé contre un mur, et les fauteuils, d’habitude installés devant la porte du balcon, trônaient au milieu de la pièce.

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