Crépuscule by Alice Leveneur

Auteur:Alice Leveneur [Leveneur, Alice]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-fiction, Romance
Publié: 2017-04-18T22:00:00+00:00

Alexianne

Mange, sinon ça va refroidir !

Alexianne

Je sentis une douce chaleur sur ma main. Je me réveillai doucement pour voir d’où cette sensation provenait. J’ouvris un œil, puis l’autre et bâillai. Un rayon de soleil filtré à travers les rideaux, traversant la pièce pour venir caresser ma main. Je souris et me levai pour de bon, ouvrant les rideaux pour admirer le soleil au-dehors. La lumière de ce nouveau jour berçait le paysage, illuminant le versant tacheté de rochers gris et blanc des montagnes vertes. Le ciel était d’un bleu sans nuages et c’est avec une humeur à toute épreuve que je filai sous la douche et me préparai. Mon ventre criait famine quand je descendis les escaliers en chantonnant. Je me dirigeai vers l’odeur alléchante des madeleines et du café, mais me jetai tout d’abord dans les bras d’Enzo.

— Je meurs de faim ! dis-je en posant un baiser sur ses lèvres.

— Mange, sinon ça va refroidir.

Son regard semblait triste ce matin. Peut-être était-il fatigué ? Je m’assis donc à table et dévorai sous ses yeux verts une dizaine de madeleines. J’étais vraiment affamée, car malgré leur goût étrange, je finissais la fournée à moi seule. J’avalai le café qui avait aussi un goût exécrable et souris.

— Je pense que la prochaine fois, je ferai moi le petit déjeuner Enzo.

— Comme tu voudras.

Je levais les yeux vers lui. À quoi rimaient ce regard vide et ce ton froid ? Nous serions-nous disputés ? J’essayai de me rappeler la nuit dernière et m’affolai un peu en n’y arrivant pas. C’était le trou noir complet ! Il vint soudain près de moi avec un sourire enjôleur.

— Quoi ? demandai-je.

 Nous devrions monter là-haut et commencer…

Je souris avant même qu’il ne termine sa phrase, même si étrangement l’envie n’était pas au rendez-vous. Je balayai son visage des yeux en espérant y trouver un quelconque début d’étincelle. Mais derrière son sourire qu’on aurait dit forcé se cachait un visage sans émotions. Ses yeux avaient l’air éteints. Ses si beaux yeux verts. Vert ? Enzo n’avait pas les yeux verts, mais bleus ! Ma vue se brouilla légèrement, comme si mon cerveau essayait de régler ma vision. Une douce sensation de bien-être s’empara de moi et après quelques secondes je retrouvai mon Enzo et ses magnifiques yeux océans. Je devais être moins en forme que je ne l’avais cru !

— On y va.

Il me tira presque de la chaise, faisant même tomber ma tasse de café.

— Doucement Enzo, dis-je en m’arrachant à sa poigne. Que t’arrive-t-il ?

— Dépêche-toi !

Il avait presque hurlé. Il me dévisageait et je frissonnai. Du sang coulait de son nez.

— C’est peut-être Louis que tu veux ? me demanda-t-il en souriant.

En un battement de cils, Enzo avait disparu. À sa place, Louis. J’eus un mouvement de recul.

— Tu fais la difficile ! me dit-il en s’approchant de moi.

Soudain, tout changea comme si je venais de basculer dans une autre dimension. Sauf que je comprenais qu’en cet instant, j’étais dans la réalité. Face à moi, plus d’Enzo, plus de Louis, mais l’Alpha.

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