Les Aigles de l'Empire, Tome 4 : L'Aigle et les loups by Simon Scarrow

Les Aigles de l'Empire, Tome 4 : L'Aigle et les loups by Simon Scarrow

Auteur:Simon Scarrow [Scarrow, Simon]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman historique, Antiquité, Guerre, Littérature anglaise, Rome antique
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2022-01-04T23:00:00+00:00


Effectivement. Alors que les ténèbres épaississaient et que l’entourage du roi festoyait, le tribun et ses nouveaux amis furent bientôt soûls comme des bourriques. Ils chantaient et parlaient d’une voix forte, mais avec une élocution de plus en plus pâteuse, se bidonnant à la moindre blague, au plus petit incident. À mesure que la nuit avançait, on continua de découper des morceaux de viande rôtie sur la carcasse du mouton, qu’on fit descendre avec toujours plus d’alcool. Le roi, tranquillement assis, semblait observer avec indulgence les frasques tapageuses des plus jeunes. Il mangea peu et ne but que du vin coupé d’eau. Une lune éclatante apparut dans le ciel, éclipsant toutes les étoiles, à l’exception des plus brillantes, et jeta un voile léger de lumière bleue sur le paysage endormi. Enfin, la plupart des compagnons du roi succombèrent à la somnolence. L’un après l’autre, ils se traînèrent là où les attendaient les peaux, chaudes et confortables, préparées par leurs serviteurs pour la nuit. Cato et Macro finissaient leur bière, quand un serviteur de Berikos sortit de l’ombre et approcha. Il se pencha vers eux.

— Le roi désire que vous vous joigniez à lui, autour de son feu, dit-il à voix basse, dans sa langue.

Puis, sans écouter la réponse, il tourna les talons et partit retrouver son maître.

— Qu’est-ce qu’il a dit ? demanda Macro d’un ton endormi.

— Berikos veut nous parler.

— Maintenant ?

— Apparemment.

— De quoi ?

— Il ne l’a pas précisé.

— Merde ! J’allais m’endormir. J’espère qu’il n’en a pas pour longtemps.

— Je ne compterais pas trop là-dessus, dit Cato. Ce doit être important. Sinon, pourquoi attendre que tout le monde soit couché ? Allons-y.

Macro jura à voix basse, puis se leva en titubant et suivit Cato, entre les ronflements des formes assoupies. Ils se dirigèrent vers un feu qui s’éteignait, légèrement à l’écart du reste du camp. Le roi était assis sur un tabouret en chêne, flanqué des silhouettes immobiles de deux gardes. Une lueur orange blafarde dansait sur son visage ridé et dans sa barbe fine et clairsemée. Sa main faisait lentement tourner une coupe en or posée sur son giron. Il leva les yeux à l’approche des deux centurions et esquissa un sourire, les invitant d’un geste à prendre place autour des braises rougeoyantes. Tincommius, le tribun Quintillus et Artax étaient déjà là. Cato marqua un temps d’arrêt en distinguant le dernier visage, puis il s’assit à son tour sur le sol chaud, en face du tribun. Macro se laissa tomber lourdement à côté de lui. Soudain, le jeune Romain se sentit complètement réveillé, et sur ses gardes. Pourquoi le roi les avait-il réunis, lui, Macro et ces trois-là ? Qu’avait à leur dire Berikos de si secret, à une heure aussi tardive ?

Le roi fit signe à son serviteur d’approcher et lui tendit la coupe vide. L’autre marmonna quelque chose et Berikos secoua la tête.

— Non. J’ai assez bu. Veille à ce qu’on ne nous dérange pas. Personne ne doit pouvoir surprendre notre conversation.

— Oui, sire.



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