CHRONIQUES DES VAMPIRES 12 - Prince Lestat et l'Atlantide by Anne Rice

CHRONIQUES DES VAMPIRES 12 - Prince Lestat et l'Atlantide by Anne Rice

Auteur:Anne Rice [Rice, Anne]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Michel Lafon
Publié: 2017-08-30T22:00:00+00:00


DEUXIÈME PARTIE

NÉS POUR L’ATLANTIDE

19

Le récit de Kapetria

I

Ma conscience s’est éveillée il y a environ douze mille ans. Je ne pouvais ni voir ni bouger. J’écoutais de la musique, des airs composés de chants et de myriades de sons d’instruments complexes. Plus jamais, jusqu’à cette ère moderne, je n’ai entendu quoi que ce soit d’approchant, ce mélange de voix plaintives, de riches accords et d’harmonies qui suscitait en moi un profond plaisir ainsi qu’un désir intense. J’éprouvais comme de la tristesse en l’écoutant, une sensation de vide. Lorsque je suivais ces mélodies, je me sentais à la recherche de quelque chose, peut-être la satisfaction de mon désir. Je pleurais, me semble-t-il, mais il m’est difficile d’en être certaine.

Nous étions tous nourris de cette musique. Aujourd’hui encore, nous y sommes hypersensibles.

La première chose dont j’aie réellement pris conscience fut que j’étais finie, que ma croissance était couronnée de succès et que les Parents étaient satisfaits. Ils soulevèrent alors le couvercle translucide de mon lit et m’aidèrent à me lever. Dans le même temps, d’autres Parents en firent autant avec Welf, Garekyn et Derek.

Nous nous retrouvâmes dans une vaste pièce, apparemment perchée au sommet d’une immense canopée. Alors que nous contemplions ce spectacle, nous vîmes les branches noires et les feuilles vertes se transformer en parois animées d’images ou laisser la place à des portes s’ouvrant sur des forêts encore plus étendues et pourvues d’innombrables habitations ou nids, éclairés un peu partout à toutes les hauteurs.

C’était magnifique. Tout simplement magnifique. Comme les Parents. Toutes ces créatures étaient nos Parents.

Ils nous paraissaient tout à fait normaux, aimables et même charmants, bien que différents de nous. Très grands et très fins, ils avaient le visage blanc et large, des yeux noirs ronds et brillants et des bouches dépourvues de lèvres qui souriaient lorsqu’ils s’exprimaient. Leurs mains allongées, blanches et sèches, étaient peut-être deux fois plus grandes que les nôtres. Si ma main mesure quinze centimètres du bout du majeur au poignet, la leur en atteignait trente, comprenant cinq doigts, chacun terminé par un ongle nacré et pointu.

Leurs jambes étaient très longues et très fines, toujours légèrement courbes au genou, et leurs pieds ressemblaient étonnamment à leurs mains. Ils portaient des manteaux à capuches composés de multiples couches richement colorées, tandis que leur torse arrondi était couvert de bandes aussi vives. Bien que bossus, ils se déplaçaient avec grâce. Ils parlaient d’une voix douce dans une langue terrestre, celle de la cité d’Atalantaya.

Aucun de nous n’avait compris au départ que les Parents étaient en réalité recouverts de minuscules plumes, sans rien porter d’autre. Nous n’avions pas davantage saisi que leur bosse correspondait à des ailes repliées. Ni que leur nez et leur bouche ne formaient qu’un bec, donc que nous n’appartenions pas à la même espèce. Cela ne nous était tout simplement pas venu à l’esprit. C’étaient les Parents. Et la langue d’Atalantaya était celle qu’il nous fallait maîtriser en vue de notre objectif.

Les Parents nous avaient créés, nous leur appartenions et les rendions heureux. Nous formions « le peuple de l’Objectif », nous disaient-ils.



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