Brian Aldiss by Brian Aldiss

Brian Aldiss by Brian Aldiss

Auteur:Brian Aldiss [Aldiss, Brian]
La langue: fra
Format: epub
Tags: non lu, Science Fiction
ISBN: 226601210X
Éditeur: Presses Pocket
Publié: 1982-01-01T00:00:00+00:00


UN VAISSEAU CHER ET DÉLICAT

(1973)

Une fable où l’ironie et le fantastique font bon ménage…

Ce n’était pas pour lui un échec important ;

Et le soleil brillait comme sur les jambes blanches

Disparues dans l’eau verte. Le vaisseau cher et délicat

Témoin sans doute de ce spectacle étrange,

Un enfant qui tombait du ciel,

Naviguait calmement, sachant où il allait.

Il existait jadis un pont suspendu reliant le Danemark à la Suède entre Helsingör et Halsingborg. Il a été mis à la casse. Il était devenu trop dangereux. Mais il comportait un passage pour piétons branlant et nous l’utilisions souvent, mon ami Göran Svenson et moi-même. Cela devint pour nous, pendant un temps, une plaisante occupation pour l’après-midi.

Un jour, sur ce pont, nous nous plaignions de notre travail, comme tout le monde le fait de temps à autre.

— C’est un esclavage, dis-je. Nous n’avons pas le temps de vivre.

— J’ai une théorie là-dessus, dit-il. Je prétends que c’est l’inverse.

Lorsque Göran vous annonce qu’il a une théorie, on peut être sûr qu’il va vous sortir quelque chose de farfelu.

— Si nous nous infligeons cet esclavage, le travail et tout le reste, c’est parce que vivre – d’une vie pure, intense – est une chose trop pénible. Le travail est une panacée qui dilue la vie.

— Sacré Göran, tu veux dire que la vie est pire que la mort, je suppose ?

— Non, pas pire, certainement, mais c’est ce qu’il y a de plus dur après la mort. La vie, c’est comme la lumière. Toutes les créatures vivantes recherchent la lumière, mais une lumière aveuglante, trop intense peut les tuer. La vie pure, c’est comme ça.

— Ça te va de parler de vie pure, espèce de vieux débauché.

Il me lança un regard peiné et répliqua :

— Pour te punir, je vais te raconter une histoire. Nous prîmes l’escalier roulant rapide qui menait au passage pour piétons proprement dit. Transportés au-dessus des docks de Helsingör, nous dominâmes rapidement l’Öresund, dont les eaux grises, de là-haut, paraissaient paisibles.

Voici l’histoire de Göran, aussi fidèlement reproduite que possible car j’ai peut-être oublié une ou deux de ses astuces bizarroïdes.

Il savait qu’il était dans un navire aux prises avec une tempête redoutable. Il remontait, pensait-il, le Skagerrak vers le fjord d’Oslo, mais dans ce cas il devait y avoir une panne de courant, à en juger par l’éclairage misérable que dispensaient les lanternes oscillant çà et là dans l’embarcation.

C’était peut-être un navire à bétail, à en juger par l’odeur. Il montait l’escalier des cabines lorsqu’un petit animal – un wallaby ? – passa comme une flèche. Il faillit tomber en arrière mais un coup de tangage le projeta en avant juste au bon moment, et il reprit l’équilibre.

Lorsqu’il fut sur le pont… Dieu, quelle mer ! Ça ne pouvait pas être le Skagerrak ; jamais on n’y voyait pareil gros temps ! Göran avait passé plusieurs années en hier avant que tous les vaisseaux n’aient été complètement automatisés, mais jamais il n’avait vu pareil océan. L’air était presque aussi chargé d’eau que la mer, si violente était la pluie chassée par des vents furieux.



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