Bâtisseurs d'Acadie by Jules Boudreau

Bâtisseurs d'Acadie by Jules Boudreau

Auteur:Jules Boudreau
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: La Grande Marée ltée
Publié: 2014-10-09T00:00:00+00:00


Onésiphore Turgeon

(Coll. CEAAC, PA1-1677)

Placide Gaudet

Un petit garçon écoute son grand-père parler du « bon vieux temps » et des aïeux. Il essaie de se représenter ce vieillard quand il était jeune : « Quand j’avais ton âge, mon grand-père à moi… » Fasciné, il imagine ces personnages d’une autre époque, combien la vie était dure pour eux, à quel point ils étaient isolés, démunis, vaillants et courageux…

Cette scène est pure fabulation de la part de l’auteur de ces lignes. On sait simplement que l’intérêt de Placide Gaudet pour la généalogie lui venait des récits de son grand-père qui parlait des « vieux d’avant ».

La mère du petit Placide était retournée vivre chez son père, à Dupuis Corner, près de Cap-Pelé, après que son mari eut été tué au cours d’une rixe. C’est là qu’elle mit au monde le petit orphelin, le 19 novembre 1850.

Placide fréquenta la petite école jusqu’à l’âge de 12 ans; puis il déménagea avec sa mère chez ses grands-parents paternels à Dorchester, près de Memramcook – là où l’abbé Camille Lefebvre allait ouvrir son collège deux ans plus tard. Il fut l’un des premiers élèves inscrits à cette institution, et il y reçut son baccalauréat en 1873. Ayant renoncé, sur le conseil de l’évêque Sweeny de Saint-Jean, à des études qui l’auraient mené à la prêtrise, il décrocha de peine et de misère de petits emplois d’enseignant à Saint-Louis, à Tracadie, à Neguac, à Shediac. Cela n’était pas une carrière payante, ni sécurisante. Le goût pour le passé que lui avait transmis son grand-père se manifestait : pendant ses loisirs, il fouillait dans les registres paroissiaux à la recherche de l’origine des familles acadiennes.

Il fait alors un court séjour à l’École normale de Fredericton, dans l’espoir d’obtenir un brevet d’enseignement qui lui procurerait un meilleur salaire. Il ne terminera pas son année. Il reprend son travail d’instituteur, utilisant une méthode avant-gardiste (la « méthode intuitive », disait-il), peu appréciée de ses contemporains. Désireux peut-être de faire partager à ses élèves son goût pour le passé qui lui avait été inculqué dans son enfance, il voulait demander à ses élèves de questionner les personnes âgées de leur entourage afin de leur faire découvrir l’histoire de leur petit coin de pays.

En 1882, Gaudet obtint des archives nationales du Canada un contrat de deux ans qui convenait tout à fait à son penchant pour la petite histoire : il devait recopier les vieux registres des paroisses acadiennes. Il occupa pendant ces deux années d’autres petits emplois, histoire de se procurer un revenu convenable. Il travailla au Courrier des Provinces Maritimes de Bathurst, au Moniteur acadien de Shediac, à L’Évangéline de Weymouth, en Nouvelle-Écosse. De fait, il travailla pour l’un ou l’autre de ces journaux jusqu’en 1895, année où il obtint un poste de professeur au Collège Sainte-Anne, à Pointe-de-l’Église. Il décrocha la même année un autre contrat pour recopier les registres paroissiaux du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard.

Poussé par le directeur des archives, Arthur George Doughty, Placide Gaudet publia en 1906 une généalogie des familles acadiennes de plus de 460 pages.



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