Attention Radar by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Kenny, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2014-04-16T04:00:00+00:00

CHAPITRE IX

Coplan redonna un tour de clé, recula de deux pas, se tourna vers Schneider. Ce dernier, stupéfié par cette volte-face, le dévisagea interrogativement.

— Désolé, dit Francis d’une voix imperceptiblement altérée. Le moment est mal choisi pour sortir de chez vous.

— Pourquoi ? s’enquit l’Allemand, gagné par une nouvelle inquiétude.

— Pour deux raisons… Garcia et ses acolytes sont à l’extérieur : ils viennent vous descendre, mais ils croient que vous êtes allé faire une course. J’avais fermé la porte à clé afin que notre conversation ne soit pas interrompue. S’ils me voient sortir, ils me reconnaîtront et ils sauront que vous êtes là.

Coplan avait compris en un éclair la signification de la présence de la Buick. Après la bagarre de la veille et l’enlèvement de Cordero, la bande voulait fermer la bouche à l’Allemand qui en savait trop sur leurs objectifs. En arrivant dans la Calle Salvo Sotelo, Garcia et ses hommes avaient aperçu leur voiture abandonnée dans l’autre rue, l’avaient récupérée et ils comptaient s’en servir, aussitôt leur coup fait, pour s’éloigner à toute allure.

Schneider était redevenu très pâle. Ses deux mains étreignaient convulsivement le rebord du comptoir.

— Vous croyez qu’ils vont m’assassiner ? questionna-t-il, à la fois indigné et saisi à la gorge par une anxiété glaçante.

— C’est dans la logique des faits. Ne restons pas plantés ici, on pourrait nous voir du dehors.

Les deux hommes refluèrent vers l’arrière-boutique, s’engouffrèrent dans la réserve.

— Mais je ne leur ai causé aucun tort, se lamenta Schneider, effaré qu’on pût songer à le tuer froidement sans lui donner le temps de se défendre.

— À présent, vous êtes un danger pour eux. Ce que vous m’avez révélé est terriblement compromettant : ils veulent vous empêcher de raconter votre entrevue avec Garfield, ne sachant pas que vous l’avez déjà relatée deux fois.

L’Allemand s’effondra derechef sur sa chaise. Chaque fois qu’il s’imaginait être définitivement sorti du pétrin, une perspective plus alarmante que les précédentes surgissait.

Maintenant, deux ou trois tueurs guettaient son magasin, et ceux-là ne voudraient rien entendre : ils l’abattraient ou l’égorgeraient sans discussion. Le glas des quelques années de tranquillité qu’il avait connues était en train de sonner.

Les réflexions de Coplan n’étaient guère plus optimistes. Il se sentait pris dans une nasse. Les autres, pour liquider l’Allemand ou pour éviter qu’on le contacte, surveilleraient l’immeuble jour et nuit s’il le fallait.

Coplan alluma une cigarette, question de reconsidérer les choses avec plus de détachement. En ce qui le concernait, sortir de la maison ne présentait qu’un risque limité : en plein jour, dans une artère aussi fréquentée, une agression brutale devait tourner mal pour celui qui la commettrait.

Mais il y avait Schneider. Coplan n’était pas homme à laisser tomber un type en danger de mort, quel que fût son passé ou sa nationalité.

— Connaissez-vous un nommé Cordero ? demanda-t-il par une de ces sautes dont son esprit était coutumier.

— Oui, dit Schneider en relevant les yeux, le front barré d’une ride verticale. Un ami de Garcia ?

Francis opina et dit :

— Vous ne

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.