32 Philippe VI by Les Rois de France

32 Philippe VI by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Le pape rencontrait une autre difficulté, du côté des villes flamandes. Il venait d’apprendre que Gand, Bruges et Ypres, sortant de leur vassalité envers le roi Philippe, avaient reconnu Édouard pour roi de France. Benoît, plutôt que de prendre d’abord contact avec ces villes déloyales, écrivit le 19 mars 1340 pour demander à Philippe comment il comptait réagir. Philippe ne répondit pas aussitôt. Il attendait probablement le déroulement des événements.

Ceux-ci confirmèrent la félonie des villes flamandes. Le 29 mars, s’ajouta à l’hommage un véritable traité, à la fois économique et politique, adopté par le parlement de Westminster. Édouard promettait de maintenir à perpétuité l’entrepôt des laines en Flandre et en Brabant, spécialement à Bruges, d’assurer le libre échange des draps fabriqués en Flandre, de respecter tous les privilèges et franchises des villes de Gand, Bruges et Ypres. Plus grave (car ces sacrifices financiers étaient consentis pour le triomphe de sa politique), le roi jurait de ne signer ni trêve ni paix avec le roi de France sans le consentement de ces communes, et de les défendre si elles étaient attaquées. Pour le maintien de la paix en Flandre, une flotte commune, aux frais de la couronne d’Angleterre, sillonnerait la mer.

En outre, en complément de ces accords, Édouard payait aux villes flamandes la somptueuse somme de cent cinquante mille livres sterling. À ce prix, on pouvait bien reconnaître un si généreux donateur pour le roi de France. « Édouard, conclut Eugène Déprez, avait acheté l’alliance des Flamands. »

En fait, une telle alliance n’était rien d’autre qu’une alliance militaire contre la France. L’exigence d’Édouard relevait, prétendait-il, du droit : il était devenu roi de France ; les villes flamandes, vassales du roi de France, étaient devenues ses vassales ; et si Philippe de Valois, se prétendant roi de France, cherchait à en retrouver la suzeraineté, il commettrait une double faute d’usurpation et de félonie. Les rôles étaient retournés.

Du coup, en plus des clauses de l’accord du 29 mars, Édouard prit des mesures qui annulaient les serments prêtés par les Flamands au roi de France. Les comtes de Flandre avaient, par des traités antérieurs, abandonné au roi de France les villes de Lille, Douai, Béthune et Orchies. Le nouveau roi rendait ces villes à l’actuel comte, Louis Ier de Nevers, époux de Marguerite de France, fille de Philippe V le Long. Ce comte, hier ami et gendre du roi régnant, trouvait un nouveau et généreux bienfaiteur en la personne d’Édouard III.

Celui-ci alla plus loin encore dans sa disposition des fiefs de la couronne de France : il fit don à Louis de l’Artois. Ce fameux comté, hier apanage des princes descendants de saint Louis, hérité par Mahaut de Bourgogne, avait été récupéré par Philippe V qui avait épousé Jeanne d’Artois, fille de Mahaut. Philippe et Jeanne avaient laissé le comté à leur fille Jeanne II, qui avait épousé Eudes, duc de Bourgogne. C’était donc ce dernier qui possédait alors le fief. Édouard n’eut pas la convenance de le consulter : il le lui arrachait pour en faire cadeau à son beau-frère le comte de Flandre.



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