17 Louis V by Les Rois de France

17 Louis V by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2012-02-15T23:00:00+00:00


Où Louis allait-il se reposer des fatigues de la guerre ? Dans son palais de Compiègne ? Non pas : dans celui de Senlis, qui appartient à Hugues. Maintenant que le duc a mis la main sur lui, il ne le lâche plus. En attendant la réunion du tribunal, le roi est placé sous haute surveillance. Le soupçonne-t-il seulement ?

Louis avait laissé lui-même Adalbéron sous surveillance. Quelques-uns de ses hommes de confiance vivaient auprès de lui sans lui laisser de liberté. Il parvint cependant à rédiger pour Théophano un message qui contenait le récit de ses malheurs, et à le confier à un porteur qui s'échappa et l'achemina à destination.

Le roi avait, avant de quitter les murs de Reims, ordonné à l'archevêque de démolir les forteresses qu'il détenait sur la Meuse, à la frontière franco-germanique : Mézières et Mouzon. Elles étaient d'ailleurs situées sur le territoire de la Haute-Lorraine, et l'archevêque eût accompli ainsi un acte blâmable contre sa propre maison, particulièrement contre son cousin Thierry, duc de Haute-Lorraine. Loin d'obtempérer, Adalbéron ordonna de renforcer la garnison des deux places. Louis, apprenant que les murailles en étaient toujours debout, décida de les réduire. Mais il apprit que les places étaient en état de défense, et il renonça à son projet.

En attendant le procès de son ennemi, il chercha de nouvelles victimes. Il en trouva une dans sa mère. Elle était la fille d'Adélaïde, et cela suffisait à attiser sa haine. Sans doute Louis savait-il, au surplus, qu'Emma échangeait une correspondance d'amitié avec Théophano, ce qui la rendait en quelque sorte complice d'Adalbéron.

Il n'eut pas à forcer son imagination pour trouver des griefs contre sa mère. Charles de Lorraine avait naguère accusé honteusement la reine d'adultère avec Ascelin, évêque de Laon, au surplus fils du comte Godfried et neveu d'Adalbéron. Rien ne justifiait une aussi noire accusation. Emma et Ascelin se trouvaient en relations courtoises et quotidiennes, comme la reine avec l'évêque de la ville royale. La conduite de la reine, autant qu'on peut en juger par les témoignages des historiens de l'époque, était pure. Lothaire en était si persuadé qu'il chassa le calomniateur.

Maintenant, Lothaire était mort, et Charles pouvait à nouveau déverser sa calomnie. Il trouva une oreille attentive chez le roi Louis. Selon Gerbert, Louis fit foi à son oncle. Il faut plutôt supposer qu'il trouva dans le propos de ce complice un prétexte contre sa mère. Il s'empressa de chasser Ascelin, qui trouva un refuge à Dourdan, l'un des fiefs d'Hugues Capet. Charles s'installa alors dans le palais de Compiègne, se présentant régent du royaume, alors que Louis était majeur. Mais Emma portait le titre de régente, et il exigeait de remplacer dans ce rôle celle qu'il proclamait adultère. Se comportant en maître des lieux, l'imposteur chassa les intimes de la reine, envers laquelle il adopta une attitude grossière.

Grâce à Gerbert, Emma parvint à faire passer ses plaintes à Adélaïde :

« Ô ma douce et tendre mère, écrit-elle, les jours de mon bonheur sont maintenant passés, depuis que celui par qui je florissais et je régnais a fait de son épouse une veuve désolée.



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