1983 by David Peace

1983 by David Peace

Auteur:David Peace [Peace, David]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782743617561
Google: hGQmmgEACAAJ
Publié: 2013-08-10T05:14:50+00:00


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Basculer en arrière dans des profondeurs insondables, loin de cet endroit, bouche ouverte qui, déformée, crie et hurle, plainte animale d’une mère prise au piège et contrainte d’assister au massacre de son petit, qui, déformée, crie et hurle, sur le linoléum du sol, sur les carrés jaunes et les rouges, sur les traces de fusain et les traces de peinture, qui, déformée, crie et hurle sous les lampes ternes et jaunes qui clignotent, clignotent, sous l’affiche défraîchie rappelant qu’il est dangereux de perdre son enfant et de ne pas le retrouver, qui, déformée, crie et hurle, odeurs de vêtements humides et de dîners pas assez cuits, qui, déformée, crie et hurle tandis que tu notes les noms et les âges, que tu leur expliques que tu vas faire plein de choses pour eux, leur annoncer plein de bonnes nouvelles, qu’ils seront très heureux, mais ils restent simplement immobiles, assis, attendent en silence le retour de leurs mômes, attendent de les conduire à l’étage et de les mettre au lit, toute la maison silencieuse sauf elle, bouche ouverte qui, déformée, crie et hurle, elle qui se balance d’avant en arrière, son mari dans son fauteuil puis debout, bras en croix, grinçant des dents tandis que tu traversais la pièce à toute vitesse, tentais de le saisir et de le serrer contre toi, mais ton frère te retenait, te disait tout ce qu’il avait fait, dans quelle merde il était, qu’il était en fait foutu, qu’il vaudrait beaucoup mieux qu’il soit mort, ta mère debout, la bouche ouverte qui, déformée, criait et hurlait, le bruit de ses lunettes se cassant entre ses mains, puis les pontes sont arrivés, sont arrivés et vous ont tous emmenés en bas, en bas dans les cellules, et au pied de l’escalier tu as tourné et ils ont ouvert la porte de la salle 4 et il était là, son pistolet qui fumait encore pendant qu’ils s’efforçaient de remettre de l’ordre, puanteur de la merde dans la fumée, cervelle collée aux fenêtres de l’appentis, un doigt pressant la détente, gisant dans un uniforme de la police du West Yorkshire entre deux ailes de cygne, le visage éclaté et en bouillie, s’efforçaient toujours d’essuyer la bouillie et de l’emporter, de le mettre dans un trou dans la terre et de le faire disparaître, mais ça n’arriverait pas et ça n’arriverait jamais, pas pour elle, la bouche ouverte qui, déformée, criait et hurlait, elle qui rampait sur les murs et sur les marches de l’escalier, pissait, aboyait et courait après sa queue, odeurs de choux trop cuits et de haillons crasseux, lampes ternes et jaunes qui clignotaient, clignotaient, affiches défraîchies demandant à la population de bien vouloir les aider à retrouver leurs enfants, les carrés blancs et les gris, les traces des os et les traces des crânes, le linoléum, et ces hommes qui foulaient ces marches, ces planchers en linoléum, ces policiers en costume et chaussures de taille quarante-quatre, puis ça disparut à nouveau ; les murs, les



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