Situations, VII (nouv. éd.) by Jean-Paul Sartre

Situations, VII (nouv. éd.) by Jean-Paul Sartre

Auteur:Jean-Paul Sartre [Sartre, Jean-Paul]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Communication à l’UNESCO lors

de la journée Kierkegaard intitulée « Kierkegaard vivant ».

Kierkegaard vivant, éd. Gallimard,

collection Idées, Paris, 1966.

Plaidoyer pour les intellectuels

Publié dans Situations VIII (ancienne édition), le Plaidoyer pour les intellectuels reprend les trois conférences que Sartre prononça au Japon : c’était, après bien des années, parvenir enfin à ce pays où Sartre, vainement, avait, au début des années trente, cherché à obtenir une affectation. Simone de Beauvoir rapporte dans Tout compte fait (chapitre V) qu’à l’automne 1966 Sartre et elle furent invités au Japon par leur éditeur Watanabé et l’université Keio. Ce séjour et ces conférences furent préparés avec le plus grand soin par le couple qui lut tout ce qui en fait d’articles ou d’études avait été traduit en anglais à destination des lecteurs occidentaux, tant dans le domaine politique, économique que culturel. De ce séjour et de ces conférences qui y furent données par Sartre et Beauvoir on peut dire que ce fut un triomphe. La première que Sartre y prononça se déroula devant une salle bondée de huit cents personnes et fut retransmise par écrans interposés dans une douzaine de salles, ce qui représenta un total d’environ six mille auditeurs. Petit détail pour la petite histoire : la veille au soir de la première conférence, Sartre, peu habitué à la cuisine japonaise servie en leur honneur lors d’un dîner de bienvenue, fut – pour la première fois de sa vie – victime d’une très violente nausée et de vomissements.

En trois étapes – représentant chacune une conférence – il s’agit de définir ce qu’est un intellectuel et pourquoi il est, en France comme au Japon, soumis aux attaques et aux critiques. Et d’abord qui est-il ? Que fait-il ? Ce n’est pas un clerc (comme au Moyen ge), ni un philosophe (comme au XVIIIe siècle), encore moins un « chien de garde » de la bourgeoisie qui s’accommode au mieux de l’état des choses. Tel qu’il apparaît au XIXe siècle, c’est un « technicien du savoir pratique » (ingénieur, médecin, chercheur, etc.) qui vit une contradiction entre l’universalité du savoir et les finalités particulières que la classe dirigeante des bourgeois lui assigne. Sans y être mandaté par quiconque, appliquant les principes qui régissent son activité de technicien (liberté, vérité, universalité), il se mêle de ce qui ne le regarde pas (problèmes sociaux, guerres, politique extérieure, etc.) en s’efforçant toujours de ne pas succomber au réformisme (le réformisme, c’est l’affaire des « faux intellectuels »). Sans cesse contraint de se radicaliser, de se critiquer, jugé comme un traître par les bourgeois, toujours suspect aux yeux des masses populaires, il vit dans une tension et une solitude propres au martyr.

Restait une dernière question à régler : l’écrivain, dépourvu qu’il est d’un savoir pratique comme le médecin ou l’ingénieur, peut-il être rangé parmi les intellectuels au sens qui vient d’être précisé ? Sartre y répond par l’affirmative. L’écrivain, lui aussi, connaît la contradiction entre l’universel et le particulier et ce, non de manière accidentelle, mais « par essence ». Il



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