Retour au bal, à Dalstein - Corsélien by Gore

Retour au bal, à Dalstein - Corsélien by Gore

Auteur:Gore [Gore]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Horreur
ISBN: 2265040223
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1986-12-31T23:00:00+00:00


Patrick se décida vers huit heures vingt, sortit de sa Golf garée sur le parking du C.E.S. et alla vers le bâtiment administratif.

Après tout, peut-être Romain n’avait-il pas cours ce jour-là ?

Mais si, il avait cours, le principal était un monsieur charmant et daté qui s’inquiétait de ce que Romain pouvait avoir eu un accident d’automobile. (Il parlait comme ça.)

Bon. Retour à Metz et aller sonner chez Romain, mais auparavant, boire un café à ce routier. Il y entra sans réfléchir. Grosse erreur : il y avait là Cazal et un capitaine de C.R.S.

— Qu’tu fous là ? demanda Cazal. On te portait pâle.

— Je cherche le prof d’histoire.

Le capitaine de C.R.S. le regardait d’un air surpris et eut ensuite le bon goût de comprendre que ça ne le regardait pas. Il quitta le bar et alla observer l’extérieur, contemplant sans doute sa Land Rover de commandement qui devait le fasciner, pas de doute.

Patrick songea qu’il était tellement à penser à autre chose qu’il n’avait pas même repéré cette Land Rover sur le parking, sinon, il aurait attendu facilement Metz pour boire un café et ne serait pas obligé de répondre aux questions sarcastiques de Cazal.

— Tu prends un jus ? demanda Cazal.

— On dirait que je suis entré là-dedans pour ça.

C’était la même serveuse aux seins tombants que la veille.

— Ton prof d’histoire, alors ?

Patrick expliqua où il l’avait perdu de vue, mais se garda bien de parler de la présence de Béatrice Henninger : il espérait vraiment que Romain se tirerait de cette connerie sans dégât.

— Et alors ? demandait Cazal.

— C’est un secteur très limité, répondit Patrick. Tu as la carte du Génie ?

Cazal tendit le pouce vers le dos du capitaine de C.R.S., l’air de dire que ce capitaine gardait jalousement cette carte. En n’avait rien à cirer, Patrick, de cette garde jalouse de document militaire. Patrick expliqua, retourna à sa voiture, sortit la Michelin ; ils comparèrent la carte prêtée par le Génie et la Michelin, firent des crobards et, à l’évidence, il n’y avait aucun ouvrage militaire répertorié à cet endroit.

— Tu vois ? dit Cazal. Tu vois que c’est justement l’endroit où il n’y a rien à voir ? Et ton prof, il doit être chez lui avec une grippe, et voilà tout.

Patrick en eut marre d’un seul coup, dit :

— O.K., je rentre me pieuter.

Le capitaine de C.R.S. le regarda comme s’il avait affaire à un fou ; Patrick Le Sueur ressemblait à tout, sauf à quelqu’un de malade.

— Laissez faire, dit Cazal bon zigue. Il est comme ça ; raconte tout le temps des conneries.

— Ah bon ?

C’était un capitaine de C.R.S. qui avait, soudain, l’air soulagé.

Patrick s’en retourna à Metz, s’en fut sonner chez Romain, essaya d’entrer vu que ça ne répondait pas, renonça, chercha la Mercedes et ne la trouva nulle part alentour dans les rues.

Il but un café en essayant de réfléchir à il ne savait trop quoi.

Ensuite, il se décida quand même, reprit sa voiture et refit le même trajet : commençait à connaître la route.



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