Meurtre sur canapé by J. B. Livingstone

Meurtre sur canapé by J. B. Livingstone

Auteur:J. B. Livingstone [Livingstone, J. B.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Littérature française
Éditeur: du Rocher
Publié: 2017-04-21T00:00:00+00:00


CHAPITRE XVII

Sir Patrick Henlon se précipita sur sa femme et l’embrassa sur la joue gauche.

— Ma chérie ! Je te présente l’inspecteur Higgins et le superintendant Marlow, de Scotland Yard.

— La police, chez nous ?

— Ne sois pas inquiète, mon poussin ; ce n’est qu’une enquête de routine.

— Deux gradés, dont un superintendant, pour une enquête de routine… Me prendrais-tu pour une idiote ?

— Bien sûr que non, ma biche… Mais pourquoi t’inquiéter en vain ?

L’épouse de Sir Patrick avait des cheveux gris peu soignés, un visage carré plutôt viril, des yeux marron volontaires et agressifs, et une voix rauque, assez grave.

Elle regarda Higgins et Marlow.

— Quelle est la véritable raison de votre présence ici, messieurs ?

— L’assassinat de Savitri Jong.

— Ah…

— Assassinat, c’est un bien grand mot ! intervint Sir Patrick. Il ne faut pas t’effrayer pour autant, ma douce ; parfois, les conclusions d’une enquête sont trop hâtives et l’on revient sur ce qui semblait acquis. Toutes les polices du monde agissent ainsi, et…

— Veux-tu nous laisser, Patrick ?

— Vous laisser, mais…

— Ton travail t’attend.

— Oui, c’est possible… Veuillez m’excuser, messieurs, mais le devoir ! Pour vous, c’est facile de comprendre. Ravi de vous avoir connus.

Sir Patrick Henlon poussa une porte en glace et disparut dans un couloir.

— Je n’aime pas cet endroit, déclara la petite femme en blouse grise. Venez dans ma bibliothèque.

Elle poussa un autre panneau mobile et fit entrer Higgins et Marlow dans une charmante petite pièce dont les quatre murs étaient tapissés de bibliothèques dont les soubassements s’ornaient de tableaux champêtres où l’on voyait s’ébattre paysans et paysannes lors des fêtes de la moisson. Dans un angle, entre les boiseries baroques, une vasque de marbre rosé dans laquelle un amour ailé versait de l’eau s’écoulant d’une amphore fleurit. Le bureau en merisier massif servait de support à une dizaine d’horloges en or et en argent ; à l’opposé, un lit de repos avec des cannages à l’ancienne.

Higgins posa le regard sur les livres.

Des ouvrages techniques, anciens et modernes, consacrés à l’ébénisterie, à la menuiserie, au rempaillage et au cannage.

— Remarquable collection, madame.

— L’une des plus complètes au monde ; j’en suis assez fière. Permettez-moi de m’asseoir, messieurs, je suis fatiguée. Si vous le désirez, prenez vous-même un siège. Ainsi, la petite Savitri est morte…

— Votre nom de jeune fille est bien Dorothy Burgozly, madame ?

— Mais oui, inspecteur, et je suis une comtesse hongroise, descendante d’une très ancienne famille. Ancienne, mais ruinée ; c’est pourquoi j’ai dû gagner ma vie en me consacrant à l’art du cannage. J’avais monté un atelier à Londres, et avais même déménagé afin d’étendre mes activités… Mais j’ai rencontré Patrick. Il fut d’abord un client de passage, puis il me fit une cour discrète. De discrète, elle devint assidue, et s’acheva par une demande en mariage.

— Une sorte de conte de fées.

— Oui et non, inspecteur ; nous avons pris notre temps. Nous sommes si différents… Mais j’avoue que la richesse et le confort ont joué un rôle essentiel dans ma décision.



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