Rages by Marie-Pierre Nadal

Auteur:Marie-Pierre Nadal [Nadal, Marie-Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Thrillers, Psychological, Crime, Suspense, General, Horror, Social Science, Criminology, Psychology, Psychopathology
ISBN: 9782377899579
Google: W9DmEAAAQBAJ
Éditeur: Éditions Encre Rouge
Publié: 2023-11-30T23:00:00+00:00

5

Un samedi soir comme les autres. Un homme se rendait à une soirée. Le métro était bondé comme à son habitude. Il semblait perdu dans ses réflexions. Une vieille dame le contemplait, étonnée par son regard lointain. Il se tourna vers elle et surina quelques mots à son oreille. La rame de métro parvint à sa hauteur et l’homme se jeta devant elle.

***

La mort étant suspecte, le capitaine Farrow avait été appelé. Il fut sur place dans la demi-heure qui suivit.

Le métro avait été stoppé, des cris avaient été poussés, et la foule s’était agglutinée.

Il se fraya un chemin malgré la ceinture d’agents qui tentaient de retenir les badauds, et s’approcha du corps récupéré en mauvais état.

— C’est moche, s’exclama-t-il, après que le légiste déjà sur place avait soulevé la couverture.

Une agente l’interpela pour lui signifier qu’une dame souhaitait lui parler. Curtis la rejoignit aussitôt.

— Je suis le capitaine Farrow, madame. Qu’avez-vous à me dire ?

— Il m’a parlé avant de sauter. Il n’avait pas l’air bien. Mon petit- fils est un peu comme ça quelquefois, j’ai envie de le secouer, mais rien n’y fait.

Le capitaine eut du mal à lui sourire, mais le fit non sans un énervement avancé.

— Sinon, vous me dites qu’il vous a parlé ?

— Ah, oui ! Il m’a dit « Je ne suis personne ». Ce garçon devait avoir un pet à la cafetière, mon petit-fils, lui, …

— Merci, Madame.

Il en avait assez entendu. Il prit le téléphone pour contacter Léo, tant pis pour l’heure tardive, un psy, c’était toujours branché sur « On ». Ce dernier répondit dans l’instant.

— Curtis ! Je vous manquais ? Ah ! L’amour !

— Cessez vos sarcasmes, y’en a un autre. Dans le métro, cette fois, un type qui n’avait pas l’air d’un étudiant. Notre homme se disperse.

Léo fit silence.

— Doc ? s’enquit le capitaine.

— Je suis là. J’avoue que je ne comprends plus rien. Je pensais que tout était lié, qu’il s’agissait d’une affaire interne. Vous êtes sûr que c’est la même façon de procéder ?

— Il y a un témoin, Léo. Une femme à qui il a dit la fameuse phrase « Je ne suis personne ».

— Effectivement.

— Bon, je continue ici, je vous tiens au courant si j’ai du nouveau. On s’appelle demain, sinon.

— Ça marche !

Léo ne fit pas la grasse matinée ce dimanche-là. Son réveil fut précoce tant ses pensées le poussaient vers la sortie.

Il buvait son café devant sa baie vitrée, tandis qu’un coup de fil l’éjecta de ses réflexions.

— Mlle Foster ! Que me vaut le plaisir !? Vous êtes bien matinale pour un dimanche.

— Je pourrais vous voir, Docteur ? Je ne vais pas bien, je crains de faire une bêtise, comme les autres.

— N’ayez aucune inquiétude, Eileen. Vous n’êtes pas suicidaire et vous ne me le diriez pas si c’était « comme les autres ».

— Pourquoi vous me dites ça ?

— Parce qu’ils ne savaient pas qu’ils allaient se suicider. Écoutez Eileen, vous allez très bien. Vous n’êtes plus ma patiente.

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