Quatre femmes pour un meurtre by J.B. Livingstone

Quatre femmes pour un meurtre by J.B. Livingstone

Auteur:J.B. Livingstone [Livingstone, J.B.]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2016-07-15T00:00:00+00:00


CHAPITRE XXII

Cette fois, annonça Scott Marlow avec enthousiasme, nous avons du solide : les résultats du laboratoire.

Higgins s’installa confortablement dans un fauteuil.

— Je vous écoute, mon cher Marlow.

Le superintendant ouvrit la grande enveloppe et en sortit une liasse de feuillets dactylographiés.

— En premier lieu, les balles sortaient bien des revolvers retrouvés dans le bureau de la victime. Nous détenons donc les armes du crime.

— Quant aux empreintes…

Marlow relut plusieurs fois les conclusions.

— La vérité, superintendant. Soyez ferme.

— Ce sont les miennes, Higgins. Uniquement les miennes !

— Détendez-vous : personne ne vous accuse d’avoir attenté aux jours d’Archibald Stanley. Les empreintes sur le cadre et sur la photographie ?

— Celles d’Archibald Stanley et aussi… de sa mère, Victoria.

Higgins nota les noms sur son carnet noir.

— Victoria, vous êtes bien sûr ?

— Les experts de Scotland Yard ne se trompent jamais.

— Presque jamais. Les empreintes de Victoria Stanley… comme c’est bizarre.

— Bizarre ou pas, force est de nous incliner devant la science.

— Je m’incline.

Décidément, tout allait de travers : voici que Higgins manifestait une docilité qui ne lui était pas coutumière. Que pouvait-elle bien cacher ?

— Quelles conclusions en tirer ? Arrêter la vieille dame me paraît bien prématuré.

— Vous parlez en sage. Je vous propose une stratégie toute différente, mon cher Marlow : une longue promenade dans le domaine d’Archibald Stanley et un nouvel entretien avec nos quatre charmantes suspectes. L’air est embaumé et la pluie tiède : il serait dommage de ne pas en profiter.

Quelque peu déconcerté, le superintendant accéda aux vœux de Higgins. Pourtant, Marlow détestait la campagne, les chants d’oiseaux et l’odeur entêtante de l’herbe mouillée ; il n’appréciait que le macadam, les rues encombrées de Londres, la pétarade des moteurs à explosion et, par-dessus tout, le confort relatif, mais moderne de son bureau du Yard. Ces expéditions dans des contrées perdues le mettaient au supplice. Pendant qu’il conduisait, à contrecœur, une Bentley revigorée par le grand air, Higgins contemplait le paysage et s’imprégnait du génie des lieux, de la vision qu’Archibald Stanley avait portée en lui avant de la traduire sur ses terres. Il apprenait ainsi à mieux connaître la victime, à suivre son dédale, à comprendre les lois de cette Afrique réinventée et les motifs de cet extraordinaire exil au centre de sa propre fortune.

*

* *

Miss Edmunds aida Emily Stanley à servir le thé, les scones, les muffins et le cake aux fruits dans le salon de printemps puis se retira. Victoria Stanley ne masqua pas sa gourmandise. Barbara, nerveuse, ne tenait pas en place. Sa mère, très digne, s’était assise dans un angle de la pièce. Alanguie sur un canapé, Laurie Warner observait les policiers d’un œil ironique.

— Vous ne prenez pas de thé, inspecteur ?

— Jamais pendant une enquête.

— Pourquoi cette nouvelle réunion ? demanda sèchement Barbara Stanley.

— Toujours pour le même motif, mademoiselle : identifier l’assassin de votre père.

— C’est exaspérant, jugea la vieille dame. Ces scones sont lamentables.

— Qui accusez-vous ? demanda Laurie Warner, très détendue.

— Les soupçons se précisent, indiqua Higgins amène.



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