Peur sur le vatican by Jean-Louis Baroux

Peur sur le vatican by Jean-Louis Baroux

Auteur:Jean-Louis Baroux [Baroux, Jean-Louis]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Publié: 2014-12-23T23:00:00+00:00


13

Rome, bibliothèque du Vatican

Jeudi 25 octobre, 12 h 15

Il n’avait pas fallu longtemps à Peter Hortweig pour réunir les éminences que le pape souhaitait consulter. Elles prirent place dans la somptueuse bibliothèque au deuxième étage du palais Sixte-Quint. Tout le monde connaissait les nouvelles, aussi l’assemblée avait-elle pris l’apparence d’une veillée funèbre.

Il alla prévenir le pape qu’il était attendu.

Par qui ?

Angelo Giannini, cardinal secrétaire d’État, soixante-cinq ans, ministre des Affaires étrangères, l’homme qui s’asseyait à la droite du trône pontifical. Comme ses fonctions l’exigeaient, il s’informait constamment de l’état du monde et savait que celui-ci n’était plus celui qu’il avait connu dans ses années de formation. Point dogmatique, on le taxait parfois de « modernisme ». Ses partisans le donnaient comme favori pour la succession de son chef, mais il connaissait l’adage romain : Chi entra al Concilio papabile ne esce cardinale.

En face de lui, Antonio Ribeira, cardinal aussi, responsable du Conseil pour les affaires publiques de l’Église, en quelque sorte ministre de la Communication. Affable, pour autant que pût l’être un cardinal, il se rangeait parmi les libéraux, mais sans outrance, pourpre oblige.

Dans le fauteuil voisin, Anton Ludwiger, président de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il n’était qu’archevêque, mais son influence sur la conduite des affaires de l’Église n’en souffrait pas. Plus d’un subodorait qu’il devait son poste au fait qu’il était allemand, comme le pape, et conservateur, ô combien, comme le pape aussi.

Près de Giannini était assis Mgr Stanislas Podowski, archevêque, conseiller de Radio Vatican et de L’Osservatore Romano. « Conseiller », c’est-à-dire Père Joseph de la communication du Vatican : quelqu’un qu’il valait mieux ne pas contredire. Et nul n’ignorait qu’il tenait en sainte horreur « les idées à la mode ».

En fait, il y avait là Giannini et ses trois subordonnés, leurs institutions dépendant toutes de la secrétairerie d’État ; mais ils se partageaient en deux factions, les « modernes » et les « anciens ».

À l’heure précise, le pape arriva flanqué de son secrétaire particulier. Tous respectaient à la fois sa position et sa grande sagesse dans la conduite des affaires de l’Église. Il n’avait pas été facile de prendre la suite de son prédécesseur, si charismatique. Lui-même était de nature plus réservée, bien que parlant couramment cinq langues, ce qui lui permettait de se tenir très informé des affaires du monde. Bien sûr, il se rendait parfaitement compte de l’évolution de la société et avait longuement hésité avant de condamner fermement l’usage du préservatif, sachant les griefs qu’on lui ferait. Ce qui n’avait pas manqué.

— Chers amis – en privé le pape était volontiers familier, en tout cas peu protocolaire –, Peter Hortweig vous a mis au courant du sujet qui nous préoccupe. J’attends vos avis, car nous allons devoir prendre position. Que l’Esprit saint nous vienne en aide ! soupira-t-il en prenant place.

Il parlait italien, mais s’était spontanément exprimé en allemand, signe de détresse. Hortweig traduirait, si l’émotion le faisait de nouveau recourir à sa langue natale.



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