Martyrs livre 1 by Oliver Peru

Martyrs livre 1 by Oliver Peru

Auteur:Oliver Peru [Peru, Oliver]
La langue: fra
Format: epub
Tags: BIB Fantasy
Éditeur: Éd. J'ai Lu
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


À l’approche du canal reliant le Saint-Géant aux cours d’eau artificiels qui traversaient la Couronne de pauvreté jusqu’à la Marchande, Opimer devenait aussi tendu que ses hommes, à l’affût du moindre danger. Malgré la neige qui changeait les environs en bourbier, la colonne de cavaliers croisait de plus en plus de gens. Le froid et la boue n’effrayaient pas grand monde en ces parages. Quelques charrettes allaient vers la Cité-souveraine, d’autres la quittaient et, çà et là, des flâneurs semblaient ne pas savoir où aller. Des mendiants, des poivrots, des fureteurs musardant aux abords de la cité en quête d’un larcin ou d’une bonne affaire… rien d’anormal ou de menaçant, aux yeux d’Opimer.

Derrière les premières cabanes de la Couronne de pauvreté dressées au-dessus des filets de brume qui rampaient jusqu’à l’horizon, de maigres et tristes masures de pierre fleurissaient les unes sur les autres. Certaines plus hautes que d’autres et chapeautées de toitures sombres se couvraient de neige. Au-delà de ce marécage de pierre et de bois, à plusieurs lieues de là, une immense masse sombre reposait entre ciel et terre. Alerssen, la plus grande ville du monde.

Quelques curieux regardaient passer le bateau noir sur le canal, mais aucun ne s’avisait de venir le voir de plus près. Les cavaliers qui l’escortaient empêchaient quiconque de s’y risquer, et la figure cabossée de Tyrpen comme les traits féroces du chef des Fauconniers n’invitaient pas à approcher.

Lorsque la troupe parvint devant l’immense écluse permettant d’accéder aux canaux de la Marchande, Opimer regarda avec mépris les Rougeauds qui gardaient l’endroit. Ils étaient une dizaine sur chaque rive, rassemblés autour de braseros, et n’avaient pas l’air inquiet de voir arriver des centaines de cavaliers. L’écluse était creusée entre deux vieilles tours de pierre, contre lesquelles une grande mais pouilleuse échoppe ainsi que des entrepôts de bois s’appuyaient. Malgré l’air froid qui collait les mauvaises odeurs au sol, la place puait la pisse et la mauvaise bière. Les gardes levaient sans doute le coude plus souvent qu’à leur tour, et probablement pendant leur office.

Opimer s’ingénia cependant à ne pas leur aboyer dessus. Il n’oubliait pas qu’ici il n’avait nulle autorité. Il mit pied à terre, marcha vers l’homme portant la cape d’officier et tira de son pourpoint un laissez-passer frappé du sceau du roi. Tyrpen, qui avait suivi le Fauconnier, se présenta. Quelques soldats le reconnurent et lui sourirent avec admiration. Sa présence aux côtés du Fauconnier rendait Opimer plus honorable. Celui-ci en profita alors pour donner son nom et signaler que la plupart des hommes l’accompagnant étaient des Fauconniers désarmés et sans cape. Ils se trouvaient là sur ordre du roi, pour mener un navire au cœur de la ville où l’Intendant Guyarson était prié de venir à leur rencontre.

Les gardes de l’écluse parurent hésiter, mais, face aux yeux glacés d’Opimer, ils ne pouvaient opposer qu’une résistance timorée. L’officier essaya néanmoins de faire son devoir.

— Les lois de notre Cité-souveraine sont sans équivoque au sujet des Fauconniers, messire. Je ne peux pas prendre la responsabilité de vous laisser entrer.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.