Les diables du Mont Saint Michel by Merle Claude

Auteur:Merle,Claude [Merle,Claude]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Policier
ISBN: 9782369422617
Google: REbDCQAAQBAJ
Éditeur: Nouveau Monde éditions
Publié: 2015-05-20T22:00:00+00:00

21

Devant le corps de garde de la tour du Roy, ses hommes s’empressèrent, la plupart chaleureux, deux ou trois réservés, le Saxon franchement réprobateur.

– Que se passe-t-il à l’auberge ?

– On a menacé Desgrées.

– Qui ça ?

Le capitaine fit un geste évasif signifiant qu’il ne prenait pas l’avertissement au sérieux.

– Sa porte est marquée d’une croix rouge, comme les victimes.

– Et la fille ? Vous la soupçonniez d’être complice des Anglais.

– Ai-je dit cela ?

– Pourquoi l’avoir arrêtée ?

Un regard sévère réduisit l’officier au silence. Le maître de la garnison n’était pas accoutumé à voir contester ses décisions et à devoir justifier sa conduite.

– Les armes ? demanda-t-il d’un ton bref.

– Tout a été révisé, comme vous l’avez ordonné, précisa le lieutenant. Les épées et les cottes de mailles sont huilées, les boucliers renforcés, les catapultes réglées et recouvertes, les canons nettoyés, la poudre à l’abri de la pluie.

Louis réprima un sourire : impossible de prendre le Saxon en défaut.

– Je veux une visite complète de toutes les maisons de l’île, exigea-t-il.

– Nous l’avons déjà organisée, fit remarquer Jean Setier.

– Recommencez.

– Bien, mon seigneur.

Le capitaine ne trouva pas trace d’ironie dans le ton respectueux de l’officier. Quant aux chevaliers, loin de se sentir offensés par une mission qui aurait mieux convenu à de simples sergents, ils se répartirent par groupes de trois et fouillèrent l’île jusqu’à la nuit tombée avec un zèle rassurant. Ils ne découvrirent rien d’anormal. Louis n’en fut pas surpris. Cette activité avait le mérite de mobiliser ses hommes et de lui permettre de réfléchir sans subir de questions auxquelles il ne pouvait pas répondre. La vie devait recommencer sans céder à la peur ni à la négligence. Pour donner l’exemple, dès le lendemain, il décida d’explorer le rivage et d’inspecter les fortifications extérieures.

Il se rendit à l’écurie. Le bâtiment de bois servait aussi de bergerie. Il abritait huit chevaux, un mulet et un troupeau de moutons. Tristan se trouvait là, appliqué à brosser les chevaux avec une étonnante douceur. Il s’interrompit en voyant entrer le capitaine. Louis décrocha sa selle. Aussitôt, Ardent s’agita. Son maître ne l’avait plus monté depuis des mois.

– Doucement !

Le cheval le bousculait. Tristan riait, découvrant de longues dents ébréchées, semblables à celles du coursier, et cette joie d’enfant faisait oublier son masque hideux.

Après avoir sellé Ardent, le capitaine le conduisit par la bride devant la porte du Roy, et ordonna de lever la herse et d’abaisser le pont-levis. Comme il s’y attendait, Jean Setier accourut.

– Vous ne voulez pas…

– Non !

Il ne voulait pas d’escorte. La mer était à marée basse. Une fois sur le sable sec, le cheval, ivre de vent et de liberté, prit son galop. Le capitaine fit le tour de l’île, observant les murs et admirant une fois encore la solidité des défenses érigées par les abbés successifs. Du haut des remparts, ses chevaliers le suivaient des yeux. Certains agitaient la main. Louis sourit en voyant flotter ses couleurs, le lion noir couronné d’or, au sommet des tours.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.