Le prince déchu by Bernard Simonay

Le prince déchu by Bernard Simonay

Auteur:Bernard Simonay [Simonay, Bernard]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
ISBN: 9782020861229
Google: Sk9-cgAACAAJ
Publié: 2006-04-02T22:00:00+00:00


– Ici, c’est le pays de Noïrah, déclara-t-elle joyeusement en montrant la vaste étendue de lande parsemée de bruyère et d’ajoncs.

Malgré le soleil qui à présent régnait en maître sur la contrée, le temps restait froid, presque glacial. Ils reprirent leur chemin. À la mi-journée, ils arrivèrent devant l’Océan. Jehn s’étonna. Il était habitué à une vaste étendue parsemée d’îles innombrables, où vivaient quantité d’êtres humains. Or, depuis leur départ du lac, ils n’avaient rencontré personne. Pas même un clan de Mangeurs d’hommes.

D’un bord à l’autre de l’horizon s’étirait une immense plage de sable giflée par des vents chargés d’embruns. Des vagues monstrueuses semblaient vouloir envahir les terres émergées. Leurs crêtes frangées d’écume blanchissaient l’Océan et leurs troupeaux incessants venaient s’abattre sur la rive dans un fracas infernal. Un air vif, embaumé de parfums violents et frais, fouetta le visage des deux jeunes gens. Ici, les tempêtes devaient être encore plus impressionnantes que dans le golfe de la Petite Mer.

Au loin vers le sud se dressaient d’énormes masses rocheuses, noyées dans la brume qui diffusait la lumière du soleil. On eût dit de gigantesques monstres endormis. Dans le ciel, des nuées de goélands et de cormorans poussaient leurs cris aigus. Jehn ne put s’empêcher de trouver ce pays très beau.

Ravie, Noïrah déclara :

– Là-bas ! Mon village !

Ils se dirigèrent dans la direction qu’elle indiquait. Longeant l’Océan par la plage, ils parvinrent dans un premier temps à proximité d’une énorme pointe de rochers noirs qui affrontaient les assauts furieux de lames monstrueuses et bouillonnantes, des muscles gigantesques qui enflaient la surface marine comme le souffle d’une respiration titanesque. Un fracas assourdissant emplissait l’atmosphère, tandis qu’une bruine fine détrempait les voyageurs. Un goût de sel leur dessécha les lèvres.

Dans le prolongement de la pointe, vers l’intérieur des terres, se dressait une vaste pyramide dont le sommet était couronné d’un tumulus similaire à celui de l’ignoble Dravyyd. C’était une longue allée de pierres levées dont certaines avaient été couvertes de lourdes dalles de granit[12].

– Le tombeau de nos ancêtres, commenta Noïrah.

Une vive émotion saisit le jeune homme. Même si cette tribu n’appartenait pas à la nation de la Petite Mer, elle rendait un hommage identique à ses morts.

Ils poursuivirent leur route vers le sud. Là, en bordure de l’Océan, se dressait une vingtaine de demeures de bois semblables à celles de Trois-Chênes, protégées des vents maritimes par un rempart de sable et de pierres. Au loin, dans une crique abritée, Jehn aperçut des coracles autour desquels s’affairaient quelques hommes.

Un attroupement se forma à l’entrée du village lorsque le couple apparut en compagnie du cheval et du loup. Une sourde inquiétude s’empara de Jehn. C’était la première fois qu’il rencontrait un peuple étranger à sa propre nation, sur son territoire. Même s’il avait sauvé la vie de Noïrah, ces gens n’allaient-ils pas se montrer hostiles ?



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