Le Diable Catachan by Justin Woolley

Auteur:Justin Woolley
La langue: fra
Format: mobi, epub
Éditeur: Black Library
Publié: 2023-08-17T10:20:00+00:00

CHAPITRE DIX-HUIT

NOGROK

Nogrok, en tant qu’Ork, n’avait pas une grande conscience de sa propre psychologie, et il ne réalisait probablement pas que le bonheur ne faisait pas partie des émotions que pouvaient connaître les peaux-vertes. Ils pouvaient approcher d’un état similaire au cœur de la bataille, atteignant un état de joie euphorique qui leur venait du fait qu’ils réalisaient alors l’objectif fondamental de leur évolution, mais ils n’étaient jamais vraiment heureux.

Certes, ils se sentaient poussés à tuer, et ils ressentaient une satisfaction au moment où ils le faisaient, mais la chose contre laquelle ils se battaient ne tardait pas à mourir, et l’envie de tuer revenait alors immédiatement. Il leur fallait toujours plus de choses à tuer. De par ce désir instinctif profond, l’acte de se battre et de tuer était pour les Orks plus comme une drogue fabuleuse dont ils étaient constamment en manque que comme un véritable choix conscient ou une décision construite. Cette quête permanente de leur prochaine dose de cet état où ils se rapprochaient le plus d’une quelconque satisfaction, c’était le moteur de l’expansion constante des peaux-vertes dans la galaxie, de leur recherche infinie de nouvelles choses à combattre. C’était pour cela que, même s’ils livraient des guerres épiques à l’échelle galactique, ils semblaient n’avoir jamais le moindre objectif stratégique. Pour les Orks, l’objectif était l’acte de se battre en lui-même.

Ainsi, quand Nogrok s’estimait plutôt heureux d’être assis sur les remparts au-dessus de l’avant-poste Quatre à examiner le fil de la lame du koutla catachan qu’il venait tout juste de récupérer, il aurait été plus exact de dire qu’il connaissait un bref moment de satisfaction. Même pour les Orks comme lui qui, pour une raison génétique inconnue, n’étaient pas aussi fortement soumis à l’addiction propre à leur espèce, il y avait toujours un manque, une envie, quelque chose à satisfaire. Nogrok s’occupait l’esprit avec des bonnes pensées de taktik sur la prochaine ruze qu’il allait devoir faire pour réaliser son projet de se débarrasser du nob Dents d’Scie, quand il fut déconcentré par les hurlements rageurs du chef de guerre Kazkorg Kraz’Trip’ quelque part plus bas, à l’intérieur du bâtiment.

Sa voix de stentor était si puissante qu’elle portait jusqu’à l’extérieur et couvrait, nettement audible, le vacarme quasi-permanent et les rugissements de la population d’Orks toujours entassés là, dans l’attente impatiente de la prochaine occasion qui s’offrirait à eux de se battre contre quelque chose. Nogrok savait que ces krétins de Deathskulls étaient au bord de l’implosion. Leurs querelles intestines étaient de plus en plus régulières, de plus en plus violentes, ce qui expliquait en partie pourquoi Nogrok et les autres kommandos Blood Axes passaient le plus clair de leur temps sur le toit.

Quand l’un des Deathskulls se voyait submergé par son besoin de se battre, s’il y avait un Blood Axe dans son champ de vision, il était sûr de prendre. Ils étaient prêts à déverser leurs frustrations sur un membre de leur klan si c’était nécessaire, mais ils préféraient toujours s’en prendre à un krétin d’un autre klan.

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