L'académie du Disque d'Argent by Lucie Hurel

Auteur:Lucie Hurel [HUREL, Lucie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-fiction
ISBN: 9791026244998
Éditeur: Librinova
Publié: 2020-01-19T23:00:00+00:00

Chapitre 18 : La voix d’outre-tombe

Le soir venu, Emma enfila une somptueuse robe bleue assortie à ses yeux et à ses cheveux océan. Elle releva sa chevelure indomptable pour dégager sa nuque et l’attacha en chignon plongeant, laissant quelques mèches folles retomber en cascade sur ses épaules dénudées. Elle se poudra légèrement le nez, appliqua une fine couche de blush sur ses pommettes saillantes et se maquilla subrepticement le contour des yeux pour allonger son regard. Elle contempla alors son reflet dans le miroir.

Une séduisante jeune fille la regardait d’un air circonspect, comme si elle se demandait par quel enchantement elle était apparue.

Il lui manquait quelque chose, mais Emma ne savait pas quoi. Elle jeta un regard incertain dans l’alcôve où elle se tenait. Le médaillon de son père dont elle ne se séparait jamais était posé sur la commode. Elle se mordit les lèvres.

Il n’était pas assez distingué pour l’occasion pourtant il lui semblait que ce serait une bêtise de s’en séparer. Elle l’attrapa convulsivement et l’attacha autour du cou. Le pendentif luisait d’une couleur nacrée qui lui était à la fois familière et rassurante. Satisfaite, elle quitta la chambre et se rendit dans le salon.

Louise était affublée d’une robe à cerceau évasée, couleur moutarde.

Pour l’occasion, elle avait pris soin de démêler ses frisottis qui formaient un curieux halo doré autour de sa tête. Ses cils transparents, qu’elle avait blanc comme neige, papillotèrent étrangement lorsqu’elle posa son regard sur la nouvelle venue.

Emma avait l’impression de se faire dévisager par un gros canari.

— Waouh ! glapit Louise, tu es...

— Ravissante, termina Tim le visage livide.

Debout au milieu du salon, le jeune homme la contemplait avec admiration, l’air hagard, comme s’il s’était brûlé les yeux. Son costume sombre et la cravate bleu nuit qu’il portait lui conféraient un air un peu emprunté.

Emma n’eut pas le temps de réagir au compliment, Edward marchait déjà vers la porte en bougonnant :

— Bon, on y va ou quoi ? Vous savez, ça ne me dérange pas de passer la soirée ici. Alors si vous ne vous décidez pas maintenant, je retourne à la lecture de mon article sur le vide quantique. Vous n’aurez pas besoin de me forcer.

Vêtu d’un costume marron avec une cravate à poix, la raie découpant ses cheveux plus nette que jamais, le sombre garçon semblait pressé d’en finir avec les mondanités. Emma savait qu’il dédaignait les soirées et que s’ils n’avaient pas été réunis sur la Lune, à plus de 380.000 kilomètres de la Terre pour fêter les cinquante de l’ISA et les débuts de la conquête spatiale, il n’aurait probablement jamais mis le nez dehors.

Elle sourit et lui emboîta le pas.

Ils se rendirent à l’atrium où les tables avaient été arrangées en banquet pour la circonstance. Une pluie de comètes scintillantes décorait les colonnes encadrant la galerie.

Emma, Tim, Edward et Louise s’installèrent, bientôt rejoints par Andromède.

Giulia fit une entrée remarquée, vêtue d’une robe rouge qui mettait en valeur ses formes voluptueuses. Tressées, ses mèches flamboyantes étaient savamment épinglées sur le côté.

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