L’Abbé : Onze by Patrick Rinaldi

L’Abbé : Onze by Patrick Rinaldi

Auteur:Patrick Rinaldi [Rinaldi, Patrick]
La langue: fra
Format: epub
Tags: attentat du 11 septembre, service secret, vatican, Abbé
ISBN: 9782954374413
Éditeur: Marilou
Publié: 2018-07-17T22:00:00+00:00


* * *

1 « Bienvenue ».

2 « Louez le Seigneur, Sharona ».

3 « Programme de travail ».

XII

La piste de Karachi

L

a nuit commençait à tomber à Karachi. Sœur Maria-Dolorès marchait sur l’Assen Alli Effendi Road le long du Karachi Municipal Corporation en direction du Khwaja Nazimuddin Family Park. Les quatre horloges qui ornaient les faces de la tour centrale indiquaient vingt-deux heures trente.

L’homme qu’elle suivait depuis des heures se déplaçait à une cinquantaine de mètres devant elle sur le trottoir opposé. Celui-ci décida subitement de prendre la petite ruelle à sa droite. Cela obligea la nonne à traverser la rue pour se diriger à son tour vers l’angle de la voie, et ne pas perdre sa cible. Afin de se repérer, elle rechercha une indication sur l’un des murs des maisons délabrées et finit par découvrir une inscription vaporeuse : Prathna Samaj Road. Elle visualisa l’homme qui partait sur la gauche à une centaine de mètres et pénétrait dans la mosquée Masjid Usman-e-Ghani. Il lui était impossible en tant que femme d’accéder à la zaouïa. Elle choisit de continuer son chemin pour entrer dans une boutique d’alimentation à l’angle de Shiwandas Chandumal Road.

La prière du coucher, l’al maghrib, était déjà terminée et l’on était loin de l’heure de la prière de nuit, l’al icha. Elle en déduit que l’homme devait avoir un rendez-vous : elle prit son temps pour fouiner dans les rayons de la petite échoppe tout en scrutant la sortie de la zaouïa. La chance était avec elle. Il y avait un peu de monde dans la boutique et le propriétaire ne lui porta aucun intérêt. Et surtout : son intuition était la bonne. Elle finit par apercevoir deux individus qui se quittaient devant la mosquée après s’être embrassés. Elle sortit et laissa partir sa cible qui la croisa sans lui prêter la moindre attention. Sous son hijab méconnaissable, elle ressemblait à toutes les femmes de Karachi.

Ils devraient découvrir quelle était l’identité du contact que venait de rencontrer l’homme qu’elle avait suivi jusqu’à présent.

Elle l’avait pris en filature en fin d’après-midi après qu’il eut quitté les bureaux de l’ISI en compagnie d’Ahmed Omar Saïd Cheikh. Il s’était promené dans le Lunda Bazaar1, où, à l’abri de la foule, elle avait pu prendre très discrètement quelques clichés. L’homme avait fini par s’attabler pour se faire servir un thé à la menthe devant une petite échoppe. Tout en envoyant son fichier photo à Rome, elle avait continué son observation depuis le côté opposé de la rue dans un commerce faisant office de centre d’appels. Après avoir laissé une pièce, l’individu reprit son chemin dans le bazar. Cette balade semblait ne pas avoir de but précis.

Une autre et fastidieuse traque commençait maintenant pour Maria-Dolorès avec ce nouveau personnage.

Le téléphone vibra sous l’ample vêtement qui lui permettait de dissimuler sa micro-oreillette. Elle reconnut la voix de son interlocuteur :

— Bonjour, Don Pietro !

— Ma sœur, je tenais à vous informer que les photos que vous nous avez fait parvenir sont très instructives. L’homme



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