La vocation spirituelle de l'homme - En 40 pages by Fromaget Michel

Auteur:Fromaget, Michel [Fromaget, Michel]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Uppr
Publié: 2016-04-15T16:00:00+00:00

Chapitre 4

La phénoménologie de l’esprit

La question soulevée ici est particulièrement délicate : elle n’est autre que celle de la conscience que l’on peut avoir de l’existence de l’esprit, question qui comporte celle de la conscience de la seconde naissance elle-même. Question d’une extrême gravité et d’une difficulté non moins grande. Nous la présenterons comme suit.

Pour comprendre le monde et agir sur lui, les sciences de l’Antiquité, et de manière plus large les savoirs traditionnels, font souvent appel à la fameuse « Loi des similarités » bien connue de spécialistes comme Marcel Mauss (1872-1950) ou Gaston Bachelard (1884-1962). Cette loi dit en substance ceci : « Seul le semblable perçoit le semblable et agit sur lui ». En tant que principe d’action, elle éclaire différents aspects des médecines traditionnelles d’Orient et d’Occident. Comme on sait, elle est à la clé de l’homéopathie dont la devise-clé est : « Similia similibus curantur », soit : « Les semblables ont soignés par les semblables ». En anthropologie spirituelle, ou ternaire, elle contribue à éclairer les rapports liants les différents ordres de réalité. De là vient que le corps physique ne peut vivre ou grandir sans aliments, ni pratiques physiques ou matériels, que l’âme ne peut vivre ou grandir sans aliments, ni pratiques psychiques (intellectuels, affectifs, relationnels,…), que l’esprit ne peut vivre ou grandir sans aliments, ni pratiques spirituels (lecture de textes sacrés, prière, méditation, rituel, contemplation,…). De là vient encore que si la première naissance exige une mère et un père biologiques, la seconde toujours demande une mère et un père spirituels (l’âme humaine étant la première et l’Esprit Saint le second).

Cependant ce n’est pas sur son versant actif que la « Loi des similarités » nous intéresse ici le plus, mais sur son versant perceptif. Soit : « Seul le semblable voit le semblable ». Cette loi a été implicitement mise à contribution lorsque, traitant de la notion de paradigme anthropologique, nous signalions que le paradigme dualiste n’autorise de rencontrer que des hommes à deux dimensions. Mais précisons ceci qui répond de manière décisive, et élégante, à l’objection triviale : « Mais, voyons, si l’esprit existait, ça se saurait ! Ça se verrait ! ». Car, cela se sait, et cela se voit, mais – ainsi que le dit la « Loi des similarités » – pas par n’importe qui. En effet, et nous avons effleuré cette vérité plus haut, si seul le corps (par ses cinq sens) aperçoit ou « voit » le corps, si seule l’âme, le mental, peut prendre conscience de l’âme, peut la « voir », alors seul l’esprit peut contempler, « voir » l’esprit. Autrement dit, seul celui qui est un tant soit peu « éveillé à l’esprit », qui a un tant soit peu « l’expérience de l’esprit », est à même de rencontrer et d’identifier l’esprit, que ce soit en lui-même, ou chez autrui. Ceci admis, alors inévitablement se pose la question phénoménologique de fond : «Avons-nous tous l’expérience de notre troisième dimension ? Avons-nous

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