La vallée des bruyères by Josette Boudou

La vallée des bruyères by Josette Boudou

Auteur:Josette Boudou [Boudou, Josette]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction
ISBN: 9782812915741
Éditeur: De Borée
Publié: 2015-01-04T23:00:00+00:00


XVII

Naissance d’une amitié

Chaque été, depuis cinq ans déjà, Véronique, la fidèle amie de Sarah, et son jeune frère venaient passer trois à quatre semaines au centre équestre.

Gaëlle, leur mère, et Pierre, son compagnon, les y conduisaient ; ils en profitaient pour s’accorder une agréable journée aux Bruyères où l’accueil était toujours des plus chaleureux.

Cette année-là, tous firent la connaissance de Thomas ; poliment, chacun sut cacher sa surprise mais, dès que les deux jeunes filles se retrouvèrent seules, Véronique ne put retenir sa curiosité.

« Tu ne m’avais jamais parlé de ce grand-oncle, où le cachiez-vous donc ?

— À part ma grand-mère, personne ne connaissait son existence, imagine-toi. Mon grand-père et lui s’étaient perdus de vue depuis quarante-trois ans. La guerre les avait séparés.

— C’est incroyable ! Et ils sont parvenus à se retrouver après tout ce temps ?

— Thomas vivait en Alsace, c’est lui qui a entrepris de retrouver son frère, des recherches longues et difficiles, mais elles ont abouti finalement. Mon grand-oncle est un homme adorable, tout le monde l’a aussitôt adopté, même Luc. Que penses-tu de ça ?

— Luc ? Tu plaisantes !

— Pas du tout. Thomas l’a apprivoisé, personne ne sait comment mais toute la famille s’en réjouit, tu t’en doutes. Patiente un peu, je te parlerai plus longuement de Thomas un peu plus tard ; à présent filons aider au toilettage des poneys, ma mère nous attend. »

Malgré ses fréquentes visites aux Bruyères durant les congés scolaires, Véronique était encore loin d’avoir autant de connaissances que Sarah en la matière. Pourtant, elle aimait prendre soin des équidés et s’était toujours sentie à l’aise parmi eux. Pour son frère, l’accoutumance avait été beaucoup plus longue. D’un naturel timide, Julien avait eu besoin de beaucoup de temps avant d’approcher sans crainte les chevaux ; il se sentait plus à l’aise avec les poneys, du fait de leur taille moins impressionnante sans doute. Enfin, peu à peu, il avait pris plaisir à grimper sur leur dos. Et, l’année précédente, il s’était hissé sur un cheval paisible sans aucune appréhension.

Lors de sa première visite au centre, il avait neuf ans et demi et n’avait jamais trouvé l’audace de monter un poney, malgré les encouragements de sa sœur et de Sarah. Au fil des ans, Julien s’était aguerri. Après la classe de sixième, il était devenu plus sûr de lui, plus autonome. Il faut dire que son entourage l’y avait beaucoup aidé. Malgré de trop rares séjours chez son père, William, le fils du compagnon de Gaëlle, avait grandement contribué à lui permettre de s’affirmer. Dorénavant, à quatorze ans et demi, le garçon était enfin décomplexé. Son grand regret quand il se trouvait aux Bruyères, c’était de n’avoir toujours aucun contact avec Luc, à peine plus jeune que lui.

Et voilà que cet été le frère de Sarah paraissait absolument différent du petit sauvage qui, d’ordinaire, fuyait tout le monde. Julien comprendrait bientôt que ce changement bénéfique était dû au grand-oncle du garçon. Dès son arrivée, Thomas lui avait proposé une promenade



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