La nuit du scorpion by Anthony Horowitz

Auteur:Anthony Horowitz [Horowitz, Anthony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: jeunesse
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

11

Sous la montagne

« Ils doivent être là. Ils ne peuvent pas m’avoir échappé ! »

Martin retenait son souffle, figé dans l’obscurité. Il entendait M. Tod aussi clairement que s’il avait été en face de lui. D’ailleurs, ils étaient pratiquement face à face puisque seuls trente centimètres de mur les séparaient !

La fureur pétrifiait M. Tod, pourtant rien ne transparaissait sur les traits hideux de son visage, tant il était habitué à réprimer ses émotions. Les quatre Indiens fouillèrent tous les recoins de la terrasse sans aucun résultat. Les deux garçons semblaient s’être tout simplement volatilisés et l’Allemand dut se résigner à abandonner les recherches et à quitter les lieux. Le soleil se couchait derrière Cuzco et la douce lumière du soir enveloppait peu à peu la ville.

Dans le passage secret, Martin, Pedro et l’inconnu patientèrent encore cinq minutes, puis l’homme alluma une torche électrique.

« Suivez-moi, dit-il en éclairant les premières marches de l’escalier qui s’enfonçait au milieu de la muraille. Mais faites attention de ne pas tomber.

— Qui êtes-vous ? demanda Martin.

— Je m’appelle Tomac. Maintenant venez. »

C’est tout juste s’ils pouvaient passer. Plus ils descendaient, plus le poids de la roche devenait oppressant. Tout était noir. La torche éclairait à peine trois marches en avant. L’air était à chaque pas plus humide et froid. L’escalier paraissait sans fin. Martin n’avait pas la moindre idée de leur destination et il commençait à se demander s’ils n’étaient pas tombés dans un piège, lorsque Tomac s’arrêta et posa une main sur son bras. Ils avaient atteint les dernières marches.

Le faisceau de la torche balaya les parois d’une caverne circulaire d’où partaient trois galeries.

« Surtout restez près de moi, leur recommanda Tomac. Si vous vous perdez par ici, vous n’en sortirez pas vivants. »

L’avertissement était inutile. Pedro et Martin pénétrèrent à la suite de Tomac dans un labyrinthe souterrain formé d’innombrables coudes et galeries secondaires. Seuls, ils se seraient égarés en l’espace de dix secondes, mais leur guide indien n’hésita jamais.

Ils firent une halte au bout d’une demi-heure de marche. Alors qu’il se croyait à des centaines de mètres sous terre, Martin fut surpris d’apercevoir de la lumière filtrer dans le tunnel.

« Qu’en penses-tu ? chuchota-t-il à l’oreille de Pedro alors que Tomac se remettait en route.

— Cela ne me dit rien de bon.

— À moi non plus.

— De toute façon, nous n’avons pas le choix.

— Tu as raison, mais où crois-tu... »

Martin s’interrompit brusquement et se figea : ce qu’ils découvraient ne ressemblait en rien à ce qui avait précédé.

Le tunnel devenait subitement rectiligne et filait à perte de vue. Et, surtout, on y voyait comme en plein jour. Tous les vingt mètres environ, le long des parois, des petits feux brûlaient dans des coupelles d’argent, sans doute alimentés par une réserve d’huile. Cependant les murs eux-mêmes réfléchissaient la lumière : la galerie était tapissée de feuilles d’or.

Martin comprit ensuite qu’ils n’auraient pas à poursuivre le trajet à pied : deux Indiens et six mules les attendaient. À leur approche, les muletiers se prosternèrent.

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