jour fatal by dean koontz

jour fatal by dean koontz

Auteur:dean koontz [koontz, dean]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2014-03-24T23:00:00+00:00


29

Pour échapper au type au M-16, nous n’avions d’autres choix que de descendre dans l’abîme. Avec délicatesse, j’actionnais les freins, pour tenter de limiter notre vitesse de descente.

La chaîne brisée s’est détachée du pneu. Hormis le ronronnement du moteur et le cliquetis des autres chaînes, le seul son audible était le chuintement de la neige sous les roues.

C’était une portion de forêt ancienne, les arbres étaient si gros, les frondaisons si épaisses, que le tapis de neige ne dépassait pas vingt centimètres d’épaisseur. Parfois, il était plus mince encore. Le soleil traversait si peu cette canopée que la végétation y était rare et les branches basses formaient, au-dessus de nous, un dais noir.

Ici, les arbres étaient plus rares que dans une parcelle en pleine régénération. Les sujets vénérables, avides de lumière, empêchaient les jeunes rivaux de pousser.

Par conséquent les pins, et les bosquets de sapins, étaient largement espacés. Leurs troncs impressionnants - droits, recouverts d’une écorce fissurée -- ressemblaient à des colonnes supportant les voûtes d’une cathédrale gigantesque, même si ni le corps, ni l’âme ne trouvaient quelque réconfort dans cette nef végétale, et que ses travées étaient penchées comme les coursives d’un navire sombrant dans les abysses.

Tant que je parvenais à limiter notre vitesse, je pouvais zigzaguer entre les arbres. Nous finirions bien par atteindre le fond du val, ou un ressaut du versant. Je pourrais alors tourner à droite ou à gauche, dans l’espoir de trouver une route forestière carrossable pour nous échapper de cette nasse.

On ne pouvait remonter le versant. Un véhicule à quatre roues motrices peut franchir une congère et des bourbiers, mais s’élancer dans cette ascension était un pari perdu d’avance ; tôt ou tard, l’inclinaison de la pente tiendrait quiconque en échec, d’autant plus à notre altitude où le manque d’oxygène rendait les moteurs asthmatiques.

Notre seul espoir de fuite et de survie était d’atteindre la vallée entiers. Tant que l’Explorer restait manœuvrable, on avait une chance de s’en sortir.

Même si je n’avais jamais appris à skier, je devais penser comme un skieur dans un slalom, sinuant entre des portes titanesques. Je n’osais pas tourner aussi serré qu’un descendeur au sortir des fanions, de peur de faire capoter la voiture. De lents virages, sans à-coups, étaient la clé de la réussite ; il fallait prendre des décisions rapides, le plus en amont possible et, pour cela, négocier les obstacles avant d’arriver dessus, autrement dit penser à la manœuvre suivante, tout en étant en train d’accomplir la précédente.

C’était beaucoup plus difficile que de faire une crème anglaise de bonne consistance.

— Jimmy, le rocher !

— Je l’ai vu.

— Là, un tronc par terre !

— Je passe à gauche.

— Les arbres !

— Je sais.

— C’est trop étroit !

— On passera.

On est passé.

— Beau contrôle.

— Sauf que j’ai fait dans mon pantalon.

— Où as-tu appris à conduire ?

— Dans les films de Steve McQueen.

Je ne pouvais éviter cette descente ; la pente était trop raide par endroits pour espérer prendre une diagonale ; l’Explorer risquait de se renverser. Alors je me contentais de « contrôler » la descente, et de limiter la casse.



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