Hamish Macbeth 9 - Petits crimes entre voisins by Beaton M. C

Hamish Macbeth 9 - Petits crimes entre voisins by Beaton M. C

Auteur:Beaton M. C. [C., Beaton M.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2021-05-05T12:39:35+00:00


6

« Le soupçon aura toujours sur nous ses innombrables yeux. »

Shakespeare

Malgré le manque d’intérêt de Blair pour l’affaire, la police menait une enquête consciencieuse. L’unité de la scientifique revint à Lochdubh pour passer le camping-car au peigne fin. Il avait été établi que la masse venait du presbytère, mais il s’avéra que le bus était plein d’autres objets empruntés aux Wellington. Mr Wellington leur apprit que la masse était habituellement rangée dans l’abri au fond du jardin. Il ne se souvenait pas que Sean ait demandé à la prendre, ni ce jour-là, ni un autre. Hamish plaça beaucoup d’espoir dans la cache secrète sous le camping-car, mais quand on la rouvrit, elle se révéla aussi vide que la première fois, mis à part des déchets divers. Gardant la plus grande neutralité possible, Hamish donna à Harry MacNab et à Jimmy Anderson le nom des femmes qui avaient sympathisé avec Sean, plutôt soulagé que les deux inspecteurs prennent en charge les auditions à sa place. Il n’avait jamais autant redouté de mener une enquête. Malgré ses réticences, il ne résista pas à l’envie de demander à ses collègues comment leur journée s’était passée quand ils se retrouvèrent le soir au poste de police.

– Elles sont dans tous leurs états, rapporta Anderson, mais c’est peut-être à cause du choc. Je veux dire, Hamish, vous connaissez ces femmes depuis pas mal de temps, et vous n’avez jamais remarqué chez elles des tendances criminelles…

– D’accord, laissons les femmes de côté. Et le pasteur ?

– Un vieux type plutôt sympathique, mais bizarre, très bizarre. Il a parlé du marteau de Dieu.

– Il citait probablement le titre d’une nouvelle de Chesterton, expliqua Hamish qui avait lu les enquêtes du père Brown.

– Ah, une citation, d’accord… mais n’empêche qu’il avait l’air un peu trop satisfait. Il a dit qu’il avait demandé de l’aide au Seigneur, et que le Seigneur avait exaucé ses prières. Vous voyez le genre. Il est toujours aussi perché ?

– Non, pas particulièrement, répondit Hamish, très ennuyé. Avez-vous expliqué aux sœurs Currie qu’elles allaient devoir rester au village jusqu’à la fin de l’enquête ?

– Il fallait le préciser ? J’ai l’impression qu’Inverness est déjà au bout du monde pour elles.

– Elles ont mis leur maison en vente.

– Plus maintenant.

– Ah ! Donc elles allaient partir, mais Sean est assassiné, et elles changent d’avis. Pourquoi ?

– Écoutez, Hamish, je sais que vous êtes attaché à ces gens, mais vous les connaissez mieux que personne, et il va falloir que vous alliez poser quelques questions vous-même.

Anderson avait pris ses aises, les pieds posés sur le bureau, quand Willie entra, apportant du café et des tasses. Il ronchonna, posa son plateau, et prit un journal qu’il glissa sous les pieds d’Anderson.

– On dirait un larbin, ricana MacNab quand Willie fut sorti, mais son café est vraiment bon.

– Et il n’y avait rien dans le bus, vous êtes sûrs ? insista Hamish.

– Pas le moindre indice, répondit Anderson. Pas de morphine, pas trace des cent livres, pas de lettres.



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