Gardienne d'élite: La Naissance du Phénix (French Edition) by Cindy C. Teston

Gardienne d'élite: La Naissance du Phénix (French Edition) by Cindy C. Teston

Auteur:Cindy C. Teston [Teston, Cindy C.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Kiraya
Publié: 2022-05-17T22:00:00+00:00


Chapitre 7

Dans la pénombre, j’approche d’un pas mal assuré en direction de mes deux amis restés en retrait. La peur me dévore les entrailles, consciente que l’un d’eux est mortellement blessé. Mais de qui s’agit-il ? Boris ou Sushi ?

Quelle que soit la situation, la morsure d’un serpent est fatale aux Gardiens. Il n’existe aucun recours, aucun antidote. Et si, parfois, nous rencontrons une espèce un peu moins dangereuse que leurs congénères, le venin provoque malgré tout des dégâts irréversibles. La victime finit par perdre l’usage de certains membres et parfois même l’esprit. Dans un cas comme dans l’autre, ce n’est guère bon signe.

Parvenue au pied du mur, à quelques mètres de l’issue de secours, je découvre enfin la scène. Boris est agenouillé au chevet de son frère qui se meurt. Un flot de larmes jaillit sous mes paupières, douloureux, incontrôlable.

— Non !

Mon père me retient avec force contre lui, mais je ne peux décemment pas rester ici alors que mon ami est sur le point de s’éteindre. Je dois lui dire adieu. Il le faut !

— Sushi ! pleuré-je.

Fidèle à lui-même, le Gardien me sourit. Un bien pâle sourire, en réalité, mais c’est toujours mieux qu’un visage agonisant. Je ne l’aurais pas supporté.

— Ma… ma lionne… ne t’en fais pas, ça va aller.

Où puise-t-il le courage de plaisanter en des temps aussi graves ?

— Reste, Sushi, je t’en prie. Ne nous quitte pas.

— J’aimerais bien, hélas, je… je ne crois pas que…

Les mots meurent sur ses lèvres. Et je m’en veux de lui imposer une telle souffrance. Chacun des mots qu’il prononce semble lui coûter mille morts.

— Alex… viens. Tu devrais laisser Boris discuter avec son frère.

En larmes, j’acquiesce, puis dépose un baiser sur le front de mon ami. Je retourne ensuite auprès de mon père qui, pour la première fois, laisse libre cours à sa douleur lui aussi. Jamais, de toute ma vie, je ne l’ai vu pleurer. Exception faite au décès de mère, naturellement, et encore, le plus souvent, il s’arrangeait pour ne pas paraître affecté en ma présence. Aujourd’hui, c’est différent, nous sommes tous égaux face à notre frère décédé au nom de la Cause.



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