Comme onze comprend by Evanovich Janet

Comme onze comprend by Evanovich Janet

Auteur:Evanovich, Janet [Evanovich, Janet]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: 12-21
Publié: 2015-04-14T22:00:00+00:00


9

— J’ai un poste administratif ouvert, m’a annoncé Ranger. Ça te dirait de bosser pour Rangeman ?

— Oh génial : une proposition d’embauche parce que je fais pitié !

— Si c’était par pitié, je ne te proposerais pas un poste administratif.

Sa réplique m’a fait rire parce que je savais que ma vie sexuelle avec Morelli le piquait au vif. Ranger n’était pas du genre à gâcher de l’énergie inutilement. Il se mouvait et parlait avec une efficacité plus animale qu’humaine. Et il ne laissait rien filtrer de ses émotions. À part quand il avait sa langue dans ma bouche, je n’avais aucune idée de ce qu’il pensait. De temps en temps, il sortait tout de même de sa réserve, et, comme un petit cadeau qu’on réserve aux occasions spéciales, il se permettait alors une allusion sexuelle choquante. Enfin, qui aurait été choquante si elle avait été prononcée par un type ordinaire… venant de Ranger, ça cadrait toujours parfaitement.

— Je ne pensais pas que tu engageais des femmes. La seule que j’ai jamais vue travailler pour toi, c’est ta femme de ménage.

— J’engage les gens qui ont les compétences dont j’ai besoin. Pour le moment, il me faut une personne dans les bureaux pour se charger du téléphone et de la paperasse. Ce serait facile avec toi. Tu connais déjà la chanson. De neuf à cinq, cinq jours sur sept. Tu pourras discuter salaire avec mon directeur administratif. Tu devrais y réfléchir. Le parking souterrain est sécurisé. Au moins, tu n’aurais pas à craindre que ta voiture explose en fin de journée.

Ranger possède un petit immeuble de bureaux de six étages dans le centre de Trenton. L’extérieur semble ordinaire. Bien entretenu, mais sans fantaisie architecturale. L’intérieur, en revanche, est élégant, sobre et à la pointe de la technologie. L’édifice est équipé d’un poste de contrôle dernier cri, d’une salle de gym et de studios pour certains membres de l’équipe de Ranger, sans parler de son appartement personnel au dernier étage. J’y avais séjourné quelques jours de façon totalement non conjugale. J’en gardais un souvenir où le plaisir et la terreur se mêlaient. Terreur parce que c’était l’appart de Ranger et qu’il peut être flippant quand il le souhaite ; plaisir parce qu’il a plutôt bon goût et soigne son confort.

L’offre d’emploi était tentante. Ma bagnole serait en sécurité et moi aussi. Je pourrais payer mon loyer. Et les probabilités de rouler dans des poubelles baisseraient d’un coup.

— D’accord, j’accepte ton offre.

— Quand tu viendras demain, annonce-toi à l’interphone de la barrière. Habille-toi en noir. Tu travailleras au quatrième.

— Tu as des pistes sur Benny Gorman ?

— Non. C’est une des tâches que je veux te confier. Déniche ce que tu peux.

Le portable de Ranger a bourdonné. Il a consulté l’écran.

— Elroy Dish est de retour au Blue Fish. Tu veux m’accompagner ?

— Non merci, j’ai déjà donné.

— Sois prudente.

Et il est parti.

J’ai jeté un œil à ma montre. Presque 17 heures. Parfait. Stiva serait entre les veillées de l’après-midi et celles du soir.



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