Cogito (French Edition) by Celku Sancy

Auteur:Celku, Sancy [Inconnu(e)]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Nombre7 Editions
Publié: 2023-10-18T23:00:00+00:00

Chapitre onze – l’Antre du Démon

Un long sommeil sans rêves prit fin. Celui de Lileas Line. Elle reprit connaissance brutalement, effrayée de ne pas savoir instinctivement où elle se trouvait. Elle ouvrit les yeux et crut s’effondrer intérieurement : cela ne fonctionnait pas. Pas la moindre lumière. Pour la seconde fois de son existence, Lil’ ne pouvait pas décoller ses paupières. On l’avait rattrapée. On l’avait enfermée de nouveau dans le caisson d’isolement géant et tout recommençait comme avant. Elle pleura et sursauta aussitôt en entendant sa propre voix déformée de sanglots. Elle entendait sa voix, elle sentait le lit sous elle. Elle n’était pas de retour dans l’aquarium, elle était dans le noir, voilà tout. Lil’ chercha le bord du matelas sur lequel elle reposait quelques secondes plus tôt et descendit précautionneusement, en se faisant glisser sur le ventre. Elle cherchait le sol du bout des pieds et fut heureuse de le trouver une cinquantaine de centimètres plus bas. Elle marcha ensuite en longeant la couche, tourna à l’angle et rencontra un mur. Elle fit glisser sa main partout sur sa surface au plus près de l’angle du lit, en vain, repartit dans l’autre sens le long de son seul repère, une couchette simple d’environ un mètre dix sur deux, dans le but de réitérer l’opération de l’autre côté. Avant qu’elle n’ait atteint le mur, son pied percuta un meuble que ses mains, pourtant portées devant elle, n’avaient pas détecté. Un meuble bas, donc. « Y’en aura pas d’facile ! », dit-elle à haute voix, persuadée d’être seule puisque personne ne s’était manifesté en dépit du boucan qu’elle faisait, dans ses recherches d’un interrupteur. Elle abaissa les mains et celles-ci entrèrent en contact avec un objet doux et familier qui avait tout d’un abat-jour. En les faisant glisser, elle reconnut la forme chaloupée d’une lampe de chevet. La matière était tiède et lisse. Les mains glissèrent encore et la droite rencontra un cordon caoutchouteux qui sortait du dessous de la sphère avec, au bout de dix centimètres, un minuscule boitier rigide pourvu d’un non moins microscopique bouton à bascule. Le doigt pressa et la lumière fut.

Lil’ plissa les yeux pour laisser à ses pupilles le temps de se contraindre. La pièce était petite, mais cosy. Un papier peint rayé recouvrait les quatre murs de ses étroits sillons vert clair sur fond orangé. Les couleurs étaient vivifiées par la lumière jaune de la petite lampe et l’ensemble était assez chaleureux. La pièce devait avoir quatre mètres par deux, le lit le long du mur du fond. À l’opposé, une porte recouverte de la même tapisserie et seulement distinguable grâce à la fente qui l’encadrait et à la poignée en laiton. Lil’ était toujours vêtue de la blouse qu’elle avait chopée dans le cauchemar qui venait de s’achever et décida que c’était plutôt bon signe, en dépit du fait que cela invoquait des réminiscences désagréables. Cela lui rappela surtout qu’elle en était sortie ; elle n’avait pas rêvé et avait survécu. En

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