500 ans d'impostures scientifiques by Gérald Messadié

500 ans d'impostures scientifiques by Gérald Messadié

Auteur:Gérald Messadié [Messadié, Gérald]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782809810295
Google: 2h7dmgEACAAJ
Amazon: 280981029X
Éditeur: Hello World
Publié: 2013-03-12T22:00:00+00:00


« La machine de Priore ?

Connais pas, qu’est-ce que c’est ? »

(Un chercheur, à l’auteur)

Parce qu’ils restent inachevés, inexpliqués, et finissent généralement aux oubliettes, certains épisodes de la vie scientifique sont encore plus mystifiants que les mystifications proprement dites, celles où l’intention de duper est évidente. Historiens et observateurs sont condamnés à se demander sans fin si des scientifiques se sont laissé abuser ou bien, au contraire, si la science ne serait pas passée à côté d’une découverte majeure à cause de ses préjugés et de rivalités de personnes.

Le cas n’est pas rare dans l’histoire des sciences. Si au XVIIe siècle, par exemple, médecins, biologistes et chercheurs divers s’étaient intéressés d’un peu plus près à l’observation de cellules vivantes invisibles à l’œil nu par un certain Anthonie van Leeuwenhoek, à l’aide d’un microscope de sa fabrication, la médecine aurait découvert les bactéries quelque deux siècles avant Pasteur, et des millions de vies auraient été sauvées. Mais les idéologies dominaient à l’époque comme aujourd’hui, les maladies étaient causées par des « miasmes », vapeurs mortifères propagées par le Mal, et certains prétendus savants professaient, par exemple, que le sperme humain contenait des êtres humains minuscules, les « homoncules », qui se développaient tranquillement dans le ventre de la mère. Les « animalcules » de Leeuwenhoek furent oubliés pendant près de deux cents ans.

Lors d’un entretien avec un chercheur employé dans un laboratoire de recherches en cancérologie, au cours de l’année 2012, j’évoquai le mystère de l’affaire Priore et m’avisai que mon interlocuteur en ignorait tout : « La machine de Priore ? Connais pas, qu’est-ce que c’est? » Cette invention avait pourtant défrayé la chronique scientifique pendant toute la décennie 1960.

*

Cela avait commencé comme un roman. Le 12 juin 1953, le Dr Berlureau, vétérinaire, directeur des abattoirs de Bordeaux et ancien chef de travaux à l’École vétérinaire de Toulouse, et le Dr Fournier, médecin généraliste à Blaye, écrivirent à l’Institut du cancer de Villejuif pour lui signaler des résultats prometteurs obtenus par une technique nouvelle sur un animal cancéreux, une chatte de dix ans atteinte de tumeurs mammaires multiples. Ils demandaient l’envoi d’animaux porteurs de cancers expérimentaux (les laboratoires de recherches greffent, en effet, des cancers de divers types sur des animaux pour étudier les effets des traitements). L’Institut ne répondit pas.

Le contexte dans lequel fonctionnent des organismes aussi prestigieux que l’Institut de Villejuif fait partie d’un non-dit qui gagne à être dit. En premier lieu, ils sont périodiquement assaillis d’un brouillard de rumeurs colportées avec plus ou moins de véhémence sur des découvertes prodigieuses ou des traitements miraculeux ; dans l’immense majorité des cas, il s’agit de fabrications frauduleuses d’illuminés ou de charlatans, exaltées par des esprits crédules et propagées par les médias avec plus ou moins de prudence. On ne saurait dénombrer les fariboles de « médecines parallèles », traitements contre le cancer ou l’obésité à l’aide de plantes ou de produits auxquels on attribue des vertus imaginaires et dont personne ne parle plus. Analyser chacun de ces mirages requiert du temps, donc des crédits, au détriment d’autres tâches plus sérieuses.



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