On décime by Anthony Heal

On décime by Anthony Heal

Auteur:Anthony Heal [Heal, Anthony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782070487608
Google: v_rUtgAACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1980-03-14T23:00:00+00:00


15

— Le téléphone a sonné deux fois mais, quand j’ai décroché, il n’y avait personne au bout du fil, dit Jo en refermant la porte.

— Où as-tu été ? demanda Bellman qui émergea de la salle de bains, une serviette autour du cou.

— Faire des courses, répondit-elle en montrant son sac à provisions. Je suis allée au ravitaillement.

Mike réintégra la salle d’eau pour s’habiller.

— Il faut que je passe un coup de fil, lui cria-t-il.

— Ce qui signifie que tu veux que je ressorte ?

— Pas la peine. Tu n’as qu’à rester dans la chambre.

La porte se referma brutalement derrière Jo.

Ce fut Praeger qui répondit.

— Je suppose que c’était vous qui m’avez appelé ? s’enquit Bellman.

— Oui. Une femme m’a répondu. Où étiez-vous ?

— Dans le cirage. Complètement gelé.

— Je vous envoie Kitholm.

— Pour quoi faire ?

— Il vous expliquera. Attendez, je vous le passe.

Il y eut une pause, puis la voix de Kitholm succéda à celle de Praeger.

— Bellman ?

— Oui.

— Je vous attends dans une demi-heure au Tentman.

— Entendu.

Kitholm raccrocha.

— Jo ! appela Bellman. (Elle entra dans la pièce.) Il faut que je sorte. Ne bouge pas avant mon retour.

— Vu.

— Je ne sais pas encore très bien quel sera le programme pour aujourd’hui et j’aimerais pouvoir être sûr de t’avoir sous la main.

C’était une explication mais, aussi, une manière de s’excuser.

— Efficace, reconnut Kitholm. (Son regard se posa sur la moustache de Bellman.) Ça vous va bien. C’est étonnant comme une simple moustache peut modifier une physionomie.

— N’est-ce pas ?

— Nous ne sommes pas là pour manger mais si vous voulez boire quelque chose.

— Un café.

Sur le moment, Kitholm parut un peu surpris. Ils s’installèrent à une petite table. Quand le serveur leur eut apporté la commande, il but une gorgée de café et murmura :

— Ça a été violent.

— Pour Elson ?

— Oui.

— Il est mort ?

— Foutre ! (Pareil juron était habituellement étranger au vocabulaire de Kitholm.)

— Je n’en étais pas sûr.

L’autre le contempla d’un air incrédule.

— La tête en bouillie, les bras et les jambes fracassés et le reste en compote… il pourrait difficilement être plus mort.

— Je n’ai pas pu m’en assurer. Il y a parfois des cas de survivance extraordinaires.

— Vous l’avez poussé du huitième ?

On aurait dit que Kitholm n’en croyait pas ses oreilles.

— Oui. C’est classé comme meurtre ?

— L’enquête a à peine commencé mais des poursuites pour crimes seront engagées, cela ne fait aucun doute.

— Praeger doit être content.

— Il est enchanté, soupira Kitholm. Maintenant, parlons du prochain coup.

— Déjà ?

— Le corps n’a été retrouvé qu’hier soir à vingt-deux heures. Cliveson et ses amis n’ont appris la nouvelle que ce matin. Ils sont ivres de rage.

— C’était le but recherché.

— Oui mais leur réaction n’a pas été tout à fait celle que nous avions prévue.

— Ils n’ont pas encore eu le temps de réagir.

— Leur premier souci a été de trouver quelqu’un pour remplacer Elson. Il est possible qu’ils envisagent des représailles quand ils auront davantage de renseignements.

— Ça se comprend. Il n’y a qu’à attendre.

— Ce n’est pas l’avis de Praeger. Celui qui va chausser les bottes d’Elson est un dénommé Jon Briller. Un type dont les méthodes sont plus brutales que celles de son prédécesseur. Il faut l’éliminer… et vite.

La tasse de Bellman cliqueta sur la soucoupe.

— Quoi ? Allons, Kitholm ! L’objectif était de dresser les deux camps l’un contre l’autre.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.