Le secret de l'éventail by Springer Nancy

Auteur:Springer, Nancy [Springer, Nancy]
La langue: eng
Format: epub
Tags: policier, sherlock holmes
Éditeur: Nathan
Publié: 2013-06-12T22:00:00+00:00

CHAPITRE XI

J’étais même si près de lui, à vrai dire, que je me hâtai de reculer. Mon front et mes joues prenaient feu, mais par bonheur, dans l’obscurité, il ne risquait pas de le voir.

Dans la foulée, sans ralentir, comme si telle avait été mon intention depuis le début, je poursuivis en direction du mur, tenant toujours à la main l’extrémité libre de la corde.

« Lâchez donc ça ! » me souffla Sherlock qui boitillait derrière moi.

Pour toute réponse, je saisis la corde entre mes dents, car je venais de me rendre compte, sitôt entamé l’escalade, que cette damnée jupe m’empêtrait les jambes, et que pour m’en dépêtrer, j’avais besoin de mes deux mains. Mais lâcher la corde ? Sûrement pas. Il me la fallait – pour Sherlock. Sans elle, comment espérait-il passer par-dessus la grille, avec un pied hors service ? Sitôt que je pus joindre les pointes des barreaux, j’y attachai la corde d’un nœud à toute épreuve, prenant soin de laisser pendre une bonne longueur de l’extrémité libre, puis je lançai celle-ci en direction de mon frère.

S’il me remercia ? Pensez-vous ! « Pas besoin », bougonna-t-il seulement.

Mais c’est alors qu’un beuglement se fit entendre quelque part du côté de la demeure. « Halte là ! hurlait le baron. Halte là ou je tire ! » Et presque aussitôt, un coup de feu partit dans la nuit. « Arrêtez ! Haut les mains ! »

Il y eut un nouveau coup de feu, et un impact sur le fer forgé, à quelque distance.

Loin de m’arrêter, ces amabilités me firent franchir la ferronnerie avec plus de célérité encore. Sherlock lui-même se lança à l’assaut de la grille avec une agilité remarquable, usant fort habilement de cette corde dont il avait assuré n’avoir pas besoin. Quoi qu’il en soit, le troisième coup de feu – ou était-ce le quatrième ? tout allait si vite que je ne suivais plus – retentit juste comme il redescendait de l’autre côté, et j’entendis en même temps vociférer le baron et son fils à voix de fausset. Ils couraient vers nous en tirant à tour de bras – et brusquement, Sherlock s’écroula.

« Oh nooon ! » Plus jamais, je l’espère, je ne vivrai un tel cauchemar, et tout en courant à lui, je l’imaginais déjà ensanglanté, mourant…

Mais il était en vie. Je ne l’avais pas encore rejoint que déjà il se relevait tant bien que mal. Je le pris par un bras, l’aidai à se redresser. « Appuyez-vous sur moi », lui dis-je, et nous repartîmes clopin-clopant, moi le portant presque. Par bonheur, il ne pesait pas lourd pour un homme de sa stature.

« Vite, soufflai-je. Par ici. » Et je l’entraînai dans une propriété voisine, longée par un petit chemin privé que j’avais repéré en arrivant. « Êtes-vous gravement touché ?

– Ma dignité seulement. J’ai dérapé. »

Mais je perçus comme un accent de douleur dans sa voix. J’insistai : « Vous n’êtes pas blessé ?

– Par balle, voulez-vous dire ? Avec ces pétoires

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