le baiser by Steel Danielle

Auteur:Steel,Danielle [Steel,Danielle]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Publié: 2012-08-18T20:03:45+00:00

— Formidable, l'encouragea-t-il, en proie à une vive émotion. Maintenant, j'aimerais que tu ouvres les yeux, un tout petit peu seulement. Je te regarde, Isabelle. Et je voudrais que tu me regardes aussi.

Son visage demeura parfaitement immobile, puis ses doigts se contractèrent de nouveau et Bill craignit qu'il ne s'agisse finalement que d'une réaction nerveuse. Au moment où le découragement s’immisçait en lui, le nez d'Isabelle se plissa. Bill sentit son cœur s'emballer.

— Qu'as-tu voulu taire, exactement ? C'était une drôle de grimace, en tout cas, et c'est mieux que rien. Que dirais-tu d'un petit sourire ?

Les larmes coulaient librement sur son visage alors qu'il lui parlait. Toute son énergie, tout son amour étaient concentrés sur elle. L'infirmière observait la scène, pétrifiée. Elle avait vu la petite grimace qu'Isabelle avait faite. Il ne s'agissait pas d'un réflexe.

— Peux-tu me faire un sourire, mon amour ? Ou bien ouvrir un œil... Tu m'as tellement manqué...

Il parlait d'un ton suppliant, la pressant de revenir auprès de lui. Il avait envie de plonger la main dans l'abysse où elle séjournait et de la tirer vers lui, vers la sécurité. Il continua à lui parler pendant une demi-heure, sans autre résultat. Il se sentait épuisé, vidé de ses forces, et pourtant il refusait de baisser les bras.

— Isabelle... d'accord, refais-moi cette grimace... allez... plisse un peu le nez, pour voir.

Au lieu de ça, elle souleva sa main quelques centimètres au-dessus du lit avant de la laisser retomber brusquement, comme sous le coup d'un trop gros effort.

— C'est très bien. Du beau travail. Prends le temps de te reposer, chérie. Ensuite, nous recommencerons.

Il désirait maintenir son attention en éveil jusqu'à ce qu’elle revienne à lui, à la vie. Aussi lui parlait-il sans interruption, la priant de cligner des yeux, de faire bouger telle ou telle partie de son visage, de soulever ses paupières ou de serrer encore sa main. Isabelle demeura un long moment parfaitement immobile. Et soudain, ses paupières frémirent légèrement.

— Oh, mon Dieu... murmura-t-il à l'adresse de l'infirmière, qui s'empressa de quitter la chambre pour aller chercher un médecin.

Après trois semaines passées entre la vie et la mort, Isabelle était en train de reprendre conscience. C'était Bill qui, laborieusement, amoureusement, la ramenait doucement dans le monde réel.

— Isabelle, reprit-il d'un ton plus ferme, il faut que tu ouvres les yeux, à présent, mon amour. C'est difficile, je sais. Mais cela fait longtemps que tu dors. Il est l'heure de se réveiller. J'aimerais que tu me regardes. J'aimerais te voir, et je sais que tu aimerais me voir, toi aussi. Allez, ouvre les yeux, juste un petit peu.

Il se tut et, quelques instants plus tard, elle s'exécuta. Bill ne s'y attendait pas vraiment. Au point où il en était, il se serait satisfait de n'importe quel autre petit signe. Mais cette fois, ses yeux trop longtemps clos s'entrouvrirent légèrement.

— C'est ça... c'est très bien... peux-tu les ouvrir un petit peu plus... fais un effort, ma chérie... ouvre tes beaux yeux...

Le médecin était arrivé mais il préférait rester un peu à l'écart, et ne pas les interrompre.

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