La Vénus de Kyoto by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Kenny, Paul]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2265004057
Éditeur: Fleuve Noir

⁂

Coplan arriva à Paris le lendemain en début d’après-midi. Il se rendit immédiatement au siège du S.D.E.C. où il fut reçu par son directeur.

Le Vieux affichait une expression pensive.

— Il y a du nouveau, révéla-t-il. Grâce aux hommes du commissaire Tourain, nous connaissons maintenant le mécanisme exact utilisé par le réseau des assassins. Vous vous souvenez de la petite droguée qui dormait dans le studio de Jack Talbot quand vous avez perquisitionné au domicile de cet Américain ?

— Oui, naturellement.

— Tourain a dû vous dire qu’il avait identifié cette souris ?

— Oui, effectivement. C’est une étudiante qui flirte avec les mouvements gauchistes.

— Elle s’appelle Marie Laigue, elle a 23 ans, elle étudie la sociologie à Nanterre. Ses parents, qui habitent à Épinal, sont des commerçants parfaitement honnêtes. C’est Marie Laigue qui procure à Jack Talbot les documents relatifs aux activités du GROFEXPA.

— Ah bon ? Et comment fait-elle ?

— Le plus simplement du monde. Une ou deux fois par semaine, elle visite, la nuit, le bureau où travaille Florence Montbazac, la secrétaire de Jacques Baussard. Ce Jack Talbot a évidemment profité de sa liaison avec Florence Montbazac pour faire faire des copies de ses clés. Et voilà, le tour est joué.

— Jusqu’à preuve du contraire, cette découverte pourrait innocenter Florence Montbazac, ce qui ferait plaisir à Baussard. Et, pour nous, c’est une confirmation importante : le rôle prépondérant de Jack Talbot est désormais une certitude.

— D’autre part, si vous avez réellement identifié l’agent coordinateur du gang des assassins, il ne manque plus beaucoup de pièces à notre puzzle.

— Je vais m’occuper de cela sur-le-champ. Je suis tout à fait certain que la photo du nommé Peter Winter figure parmi la collection de Lorrac.

— Allez le voir là-haut, à son labo. Je l’ai prévenu de votre visite imminente. Venez me donner le résultat.

Comme prévu, Coplan repéra sans coup férir, parmi les clichés rassemblés par Lorrac, la bobine caractéristique de l’Américain Peter Winter. La photo avait bien été prise à Bagdad.

Coplan décida :

— Il faut envoyer de toute urgence, par la valise, un exemplaire de cette photo à Roberto Dayala. Qu’il fasse lui-même la vérification qui s’impose. Si ce Winter se trouvait à Caracas au moment de la mort accidentelle de Paul Dersaint, nous saurons à quoi nous en tenir.

— Entendu, je m’occupe de cela. Mais je vous ferai remarquer que le nom de Peter Winter ne figure pas sur la liste des gens qui logeaient en même temps que le pauvre Dersaint à l’hôtel Macuto-Sheraton.

— Je le sais, mais cela ne prouve rien. Cet individu peut changer de nom à chaque opération.

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