La vallée du silence by James Oliver Curwood

La vallée du silence by James Oliver Curwood

Auteur:James Oliver Curwood [Curwood, James Oliver]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Bibliothèque verte
Publié: 1920-01-22T04:44:34+00:00


CHAPITRE XIII

L’évasion

Sur le moment Kent ne put proférer un mot.

— Vite, vite, préparez-vous, lui dit Marette. Chut !… Silence !… Je vais…

Un bruit de pas l’interrompit net.

— Que faites-vous là, Mademoiselle ? demanda de sa grosse voix, le constable Pelly.

Glacé de crainte, les doigts crispés contre le grillage du judas, Kent vit Marette Radisson reculer, entrouvrir son imperméable tout ruisselant et diriger sur Pelly le canon d’un revolver.

— Pas un mot, Pelly. Si vous appelez, je tire. Inutile de résister. Vos hommes sont en ce moment près de la digue, puisque vous m’avez crue tantôt. Avant que, des chambrées, on ait répondu à votre appel, il se passerait au moins deux minutes. Il nous suffit d’une. Nous serions dehors et vous resteriez sur le carreau. Ouvrez donc cette porte.

— Je n’ai pas la clef.

— Où est-elle ?

— Je ne sais pas.

— Ne faites pas l’enfant. Elle est au bureau. Allons la prendre, puisque je vous dis que toute résistance serait inutile. Elle ne servirait qu’à vous faire tuer, ce que je regretterai toute ma vie.

La demi-minute durant laquelle Marette et Pelly disparurent fut pour Kent interminable. C’est alors qu’il comprit le sens des paroles de « Doigts-Sales » : « Cela réussira d’autant mieux que je ne vous aurai pas mis dans le secret ». En effet, aurait-il supporté l’idée que Marette exposa sa vie pour lui ? Jamais il n’y eût consenti.

— Oui, Pelly, c’est une situation bien pénible pour vous, disait Marette sans la moindre intention d’ironie. Ne parlez pas de déshonneur. Il serait stupide de vous laisser tuer. On vous excusera ; et vous saurez vous rendre utile encore.

Toujours sous la menace du revolver, Pelly ouvrit la cellule, dont Kent sortit aussitôt, mais décontenancé. Plus tard, quand il se rendit compte de toutes les pensées qui l’agitaient en ce moment dans son cerveau, il comprit que la joie de se sentir libre avait été dominante, mais il se souvint de s’être cru lui-même sous la menace du revolver de Marette. Son brave cœur s’était serré à la pensée de l’atroce humiliation de son camarade. L’esprit de corps était si puissant en lui qu’une seconde ou deux il s’était cru Pelly lui-même.

— Le plus dur pour vous n’est pas fini, Pelly, dit encore Marette. Il faut que vous preniez la place de Kent. Vous ne pourriez résister à la tentation de nous poursuivre, et le malheur arriverait.

Pelly poussa un soupir rauque. Il se carra devant la porte béante de la cellule, croisa les bras, et, après avoir regardé froidement Kent et Marette, il dit d’une voix ferme :

— Tirez !

Marette fonça des deux poings sur la poitrine de Pelly, qui, ne s’attendant pas à ce choc, dans le raidissement de son corps, perdit l’équilibre et s’abattit à l’intérieur de la cellule.

Prestement, Marette referma la porte. Mais Pelly poussa un long cri d’alarme qui éveilla tous les échos de la caserne.

— Vite, vite… pas par le corridor… par la fenêtre du bureau, dit Marette entraînant Kent.

En traversant le bureau, Kent prit un revolver au râtelier.



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