La FOLIE de la LUNE (La Ménagerie Des Curiosités De Madame Tan t. 2) by Marina Simcoe

Auteur:Marina Simcoe [Simcoe, Marina]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Marina Simcoe
Publié: 2021-08-08T22:00:00+00:00

Chapitre 13

STELLA

– Je serai prêt dès que tu le seras, dit Lero en posant sur la table une paire de ciseaux de barbier et une boîte grise avec l'image d'une tondeuse électrique.

C'était le lendemain de notre dîner au homard, un autre après-midi chaud et ensoleillé. J'avais fini de travailler depuis quelques heures, et Lero avait déjà préparé une marmite prête à aller au four pour le déjeuner.

Je mis de côté la tablette et le livre que je lisais.

– Es-tu vraiment sûr de vouloir couper tes cheveux ?

– Ils me dérangent vraiment, répondit-il en arrachant l'élastique de ses cheveux épais et ondulés.

Foncés comme la nuit, ils s'étalèrent sur ses larges épaules, et les rayons du soleil les strièrent de nuances bordeaux. C'était un crime de couper cette merveille. Cependant, comme je savais comment il avait eu ces longs cheveux, je comprenais les raisons pour lesquelles il voulait s'en débarrasser. Cela lui rappelait son séjour en captivité.

– Et tu es sûr que tu veux que je le fasse ? vérifiai-je.

Il aurait pu se faire couper les cheveux durant son déplacement puisqu'il avait trouvé le temps pour acheter les ciseaux et la tondeuse. Au lieu de cela, il avait dû composer avec ses cheveux longs qu'il détestait, en attendant de rentrer à la maison, pour que je les lui coupe.

– Tu l'as proposé, me rappela-t-il en inclinant la tête et en soutenant mon regard.

– Bien, dis-je en riant et en me levant du canapé. Mais je dois te prévenir, le résultat ne sera peut-être pas ce à quoi tu t’attends.

Il passa ses doigts dans sa crinière, et la secoua.

– Seront-ils plus courts ?

– Ça, je te le garantis ! m’exclamai-je en riant.

– Alors, je suis entièrement à toi.

J’aimerais bien.

Je clignai des yeux, et baissai la tête pour cacher le rougissement soudain qui me monta aux joues à cette idée.

– Où me veux-tu ? demanda-t-il.

– Q... Quoi ?

– Ici ? continua-t-il en balayant tout le salon d'un grand geste. Dans la salle de bains ? Ou est-ce que ce serait mieux si nous allions dehors ?

– Oh, à l'extérieur ce serait beaucoup mieux pour couper des cheveux, balbutiai-je. Bien sûr, c'est de ça qu'il parlait - couper les cheveux. On peut aller sur le patio ? ajoutai-je.

Avec un petit signe de tête, il saisit une chaise de table et sortit par les portes arrière.

Enlevant les ciseaux et la tondeuse de la table, je courus dans ma chambre pour prendre un peigne, puis je suivis Lero jusqu'au patio où se trouvait la piscine vide.

Apparemment, Lero détestait tellement nager qu'il ne voulait même pas s'occuper de l'entretien de la piscine. Il n'était pas descendu à la plage dernièrement non plus. Son barbotage obsessionnel dans l'eau s'était brusquement arrêté. La dernière fois que je l'avais vu dans l'eau, c'était quand il avait plongé pour me ramener le coquillage. Il était toujours sur mon étagère avec tous les trésors de l'océan que je ramassais.

– Ici, c'est bon ? demanda-t-il en désignant d'un geste la chaise qu'il avait placée à droite de la piscine vide.

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