La colère de Spartacus by McCullough Colleen

La colère de Spartacus by McCullough Colleen

Auteur:McCullough, Colleen [Colleen, McCullough]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2016-07-08T00:00:00+00:00


Marcus Junius Juncus n’était pas à Pergamum quand César entra dans le port. On était fin mars, selon le calendrier romain, ce qui voulait dire que l’hiver n’était pas encore terminé. Le voyage le long de la côte avait été, malgré tout, parfaitement paisible. Pergamum paraissait magnifique, en haut de son perchoir mais, même d’en bas, on apercevait de la neige et de la glace sur les toits des temples et des palais.

— Où est le gouverneur ? À Ephesus ? demanda César au proquesteur, Quintus Pompeius.

— Non, répondit l’autre d’un ton sec. À Nicomédie, et je m’apprêtais à le rejoindre. Tu as de la chance de trouver au moins l’un de nous deux, car nous sommes très occupés en Bithynie. Je suis revenu chercher des vêtements plus légers pour le gouverneur – je n’aurais pas cru que Nicomédie était plus tiède que Pergamum.

— C’est pourtant le cas, dit César d’un ton grave.

Il pensa demander au proquesteur de la province d’Asie s’il n’avait vraiment rien de mieux à faire que d’enrichir la garde-robe du gouverneur, mais réussit à s’en empêcher.

— Quintus Pompeius, dit-il d’un ton aimable, si tu le désires, je porterai moi-même ces vêtements à Marcus Junius, car j’ai un petit travail à te confier. Tu vois ces navires ?

— Je les vois, répondit Pompeius, qui n’appréciait guère qu’un gamin vînt lui dire ce qu’il avait à faire.

— Il y a à bord cinq cents pirates qui doivent être incarcérés quelque part pendant plusieurs jours. Je pars en Bithynie pour obtenir de Marcus Junius l’autorisation officielle de les crucifier.

— Des pirates ? Les crucifier ?

— En effet. Je me suis emparé de leur repaire en Lycie – avec, je m’empresse de l’ajouter, l’assistance de dix navires de la marine de Rhodes.

— Alors, tu peux rester là et t’en occuper toi-même ! C’est moi qui demanderai la permission au gouverneur !

— Je suis désolé, Quintus Pompeius, mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent. Je suis un privatus, et c’est en tant que tel que j’ai capturé ces hommes. Je dois voir le gouverneur en personne : la Lycie fait partie de sa province, aussi dois-je lui expliquer moi-même ce qui s’est passé. Telle est la loi.

L’affrontement se prolongea quelques minutes, mais savoir qui l’emporterait ne fit jamais aucun doute : César partit, à bord d’une galère rapide, vers Nicomédie, laissant Pompeius s’occuper des pirates.

Les choses ont déjà changé au point d’en être méconnaissables, se dit César en attendant, dans un petit vestibule du palais, que Marcus Junius Juncus daigne trouver le temps de le recevoir. Les dorures étaient toujours là, comme les fresques et tout ce qu’on ne pouvait enlever sans laisser de traces trop voyantes ; mais bien des statues, et plusieurs peintures, avaient disparu des couloirs et des chambres.

Le soir tombait quand Juncus fit son apparition : de toute évidence, il avait pris le temps de manger avant de venir accueillir son confrère sénateur.

— César ! Comme c’est bon de te voir ! De quoi s’agit-il ? demanda-t-il en tendant la main.



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