FATALITAS ! by Gaston Leroux

FATALITAS ! by Gaston Leroux

Auteur:Gaston Leroux [Leroux, Gaston]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier & Mystère
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-01-14T05:00:00+00:00


XVII – Être ou ne pas être

Le comte de Gorbio était retourné à Nice pour mettre fin au supplice de Palas en lui portant le coup de grâce… de son amitié !

Cette chose formidable, la plus redoutable de toutes (l’amitié de Gorbio !), le mari de Françoise la voyait venir comme la pire des catastrophes depuis qu’il lui avait été donné sinon de mesurer, du moins d’imaginer, presque à coup sûr l’immense infamie ténébreuse du comte. Perspective effroyable : l’amitié de Gorbio ! qui lui enlevait jusqu’au goût de vivre les dernières heures de bonheur que pouvait encore lui dispenser l’amour.

Car Françoise, après un premier accès de sombre mélancolie, avait, devant le muet désespoir d’un époux qu’une âpre jalousie avait accusé à tort, tendu vers lui ses bras qui accordaient moins le pardon qu’ils ne le demandaient…

« Tu es bon ! tu es meilleur que moi ! pardonne-moi si je t’ai montré un triste visage depuis quelques jours ! »

Comment, comment repousser ces beaux bras ?… Ah ! terribles heures d’amour incapables d’effacer ce chiffre toujours présent dans l’alcôve comme le mane, thecel, pharès au mur de Balthazar : « 3213 ! »

Était-il écrit que ce chiffre ne devait plus jamais le quitter ? Un jour qu’il fuyait la villa Thalassa comme un voleur et que, pour ne plus penser à ce chiffre-là, il gravissait l’escalier qui conduisait chez Gisèle, ce fut la mort elle-même qui lui ouvrit la porte de sa fille, avec ce chiffre à la bouche…

« Oui la mort avait parlé, et Gisèle savait !… »

Mme Anthenay était morte dans la nuit… Mme Martens et Violette, bientôt rejointes par Françoise elle-même, qui avait reçu la triste nouvelle après le départ de Didier, essayaient en vain de consoler une enfant qui se réfugiait dans un silence farouche, sans plainte et sans larmes, mais confinant à la plus triste douleur…

Quand Didier parla de faire transporter cette enfant défaillante à la villa Thalassa, Gisèle se leva comme une folle : « Non ! non ! laissez-moi ! Vous êtes tous trop bons ! Laissez-moi toute seule !… » Et cette fois, dans une crise salutaire, elle éclata en sanglots. D’un geste, Didier avait fait signe aux femmes de s’éloigner… Il resta seul avec elle. Il se pencha sur le secret de Gisèle qui déjà l’étouffait. Il l’en soulagea, cependant qu’une douleur nouvelle, plus atroce peut-être que toutes celles subies jusqu’alors trouvait encore place dans son cœur lamentable !

« Cette femme que j’aimais comme ma mère n’était pas ma mère !… sanglotait Gisèle… J’étais indigne du moindre de vos regards !… Savez-vous de qui je suis la fille, moi ? Monsieur, je suis la fille d’un forçat ! »

Devant le silence terrible de M. d’Haumont, la malheureuse se tordait les mains…

« C’est atroce ! c’est atroce ! Plutôt mourir ! je veux mourir !…

– Mais qui vous a dit une chose pareille ? Mais c’est impossible, finissait par balbutier Palas, tremblant d’horreur…

– J’ai appris cela cette nuit, dans les papiers de



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