DSK L'enquête - Chronique Du Scandale New-Yorkais Qui Bouleverse La France by Par La Rédaction de Paris Match

DSK L'enquête - Chronique Du Scandale New-Yorkais Qui Bouleverse La France by Par La Rédaction de Paris Match

Auteur:Par La Rédaction de Paris Match [Match, Par La Rédaction de Paris]
Format: epub
Tags: Récit, Enquête, Politique
Éditeur: Filipacchi
Publié: 2011-11-08T15:15:38+00:00


Lundi 16 mai, 11 h 55. Centre Street, sud de Manhattan. Dominique Strauss-Kahn sort de la cage où sont placés les prévenus en attente d’audience. Il a passé la nuit dans la « souricière ». Il a toujours la même chemise bleue col ouvert, qu’il porte depuis l’avant veille. Quinze jours plus tôt, le journal France Soir brocardait ses costumes Georges de Paris, le tailleur à la mode de Washington, dont les prix culminent à 35 000 dollars. Ainsi s’habillait DSK. Strauss-Kahn, lui, est invité à s’asseoir devant un appareil ophtalmologique. Le règlement exige que soit pratiqué un examen. Sans doute pour vérifier que le prévenu n’est pas sous l’emprise de drogue. Il penche la tête, écarquille les yeux, puis on lui dit d’aller s’installer à côté d’un grand black barbu, employé d’un fast-food de poulet-frites à Harlem et accusé de trafic de coke.

Un bref instant, Strauss-Kahn regarde la foule, comme s’il y cherchait un visage connu, réconfortant. Mais très vite, un policier lui demande de sortir. Il s’exécute. Dix minutes plus tard, l’audience commence.

«Affaire 5-1030 sous-section 2A. M. Strauss-Kahn, s’il vous plaît.»

Sur le siège surélevé du juge, Melissa Jackson, la cinquantaine, profil de Wasp, maquillage discret, cheveux roux coupés au carré au-dessus de l’épaule. Une voix sèche et haut perchée. Elle n’est pas là pour juger sur le fond, mais sur la question de la remise en liberté. Est-elle possible et à quel prix ? Les avocats ont décidé de taper fort, avec un chiffre qui frappe les imaginations. Un million de dollars pour garantir que M. Strauss-Kahn sera bien là à la prochaine convocation du tribunal.

Le prévenu se tient debout pour écouter les chefs d’inculpation, un policier remet un dossier à la juge. Face à elle, à droite de Strauss-Kahn, l’assistant du procureur, John Artie McConnell. Costume gris, chemise blanche, cravate neutre. La coupe de cheveux impeccable, les joues fraîches, l’allure du père de famille dans une publicité pour contrat d’assurance. Le genre de type qui marche droit, et ne supporte pas ceux qui s’égarent. Le procureur adjoint s’appuie solidement sur son pupitre. La juge lui demande ce qu’il compte plaider. La voix claque dans le prétoire.

« No bail.» Pas de remise en liberté surveillée. C’est la stupeur dans l’assistance.

« Je demande que M. Strauss-Kahn soit placé en détention provisoire, attaque-t-il. L’enquête se poursuit. Nous continuons à recueillir des informations et des preuves. Selon certaines de nos sources, il semblerait qu’il ait eu par le passé une conduite analogue à celle pour laquelle il se trouve ici aujourd’hui.

– De quelles autres affaires voulez-vous parler ? demande la juge Jackson.

– J’y reviendrai, répond-il. Il y a des plaintes, des vérifications en cours. Mais le plus important, c’est que M. Strauss-Kahn est un homme politique, une figure internationale qui a de nombreux amis, qui peut accéder à des ressources financières considérables, et qu’il ne vit pas à New York. Or, la France ne pratique pas l’extradition de ses ressortissants. S’il rentrait en France, nous n’aurions aucune possibilité juridique de le faire revenir ici pour y être jugé.



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