[Bob Morane-050] Les sosies de l'Ombre Jaune by Vernes Henri

[Bob Morane-050] Les sosies de l'Ombre Jaune by Vernes Henri

Auteur:Vernes,Henri
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Jeunesse
Éditeur: Alexandriz
Publié: 2011-08-31T13:36:51+00:00


*

Pendu au-dessus des débris de la rampe, haletant et le cou douloureux, Bob regardait le corps, allongé dans la pénombre, de Bill Ballantine. Ce dernier était étendu sur le dos, complètement immobile et les bras en croix, tandis que sa tête formait avec son buste un angle anormal. Alors, tout de suite, Bob comprit ; il comprit que son ami était mort, la nuque brisée. Son ami !… Et c’était lui qui, involontairement, l’avait tué !…

Mû par un désespoir qu’il ne pouvait contrôler et qui dépassait sa propre souffrance et sa fatigue, le Français se précipita vers le bas des marches en hurlant ce simple nom :

— Bill !… Bill !…

Il atteignit le pied de l’escalier et voulut s’engager entre celui-ci et la muraille, pour aller vers son vieux compagnon, s’assurer contre toute attente qu’il n’y avait plus rien à tenter pour l’arracher à la mort. Il n’eut cependant pas le loisir de s’avancer de plus de quelques pas. Sous ses pieds, le sol trembla violemment, tandis qu’un grondement de cataclysme montait. Bob eut juste le temps de se rejeter en arrière. Une gerbe de flammes avait jailli, tandis qu’une déflagration puissante soulevait l’escalier, qui retomba tout entier dans une énorme brèche pleine de fulgurances où il s’abîma avec une partie du plancher et le corps du malheureux Écossais.

Instinctivement, Bob avait reculé pour échapper aux flammes et à la fumée qui montait vers lui.

— La demi-heure s’est écoulée, murmura-t-il avec effarement. La demi-heure s’est écoulée.

Et, soudain, il comprit que celte explosion ne serait pas la seule, bien d’autres allaient suivre afin que, de cette maison dont Ming avait fait son repaire, il ne restât que débris informes parmi lesquels la police ne pourrait retrouver nulle trace de passage du Mongol, ni de ses crimes.

Tournant les talons, commandé à nouveau par l’instinct de conservation, Morane se mit à courir vers la porte d’entrée. Il l’atteignit, tira le verrou et l’ouvrit sur le parc. À cet instant précis, une seconde déflagration, plus violente encore que la première, ébranla les vieux murs. Une haleine embrasée s’empara de Morane, et un souffle d’une violence inouïe le propulsa en avant sur le perron. Il roula le long des marches, boula parmi les herbes folles, se redressa et, en une ruée désespérée, se mit à courir droit devant lui, jusqu’à ce que, son pied ayant heurté une racine, il s’étala parmi les bosquets de rosiers depuis longtemps retournés à l’état sauvage. Derrière lui, le château tout entier s’abîmait dans une apothéose de fumées et d’étincelles.

Durant quelques minutes, Morane demeura étendu dans l’herbe humide, se demandant s’il était encore vivant, car les ronflements de l’incendie étaient si violents qu’il avait l’impression d’être lui-même au cœur du brasier. Finalement, il se redressa et s’assit, regardant l’embrasement de la grande bâtisse dont les toits s’étaient effondrés. Il ne restait plus maintenant que quelques pans de murs branlants et des poutres enchevêtrées dont chacune était une torche lançant haut ses flammes dans le ciel.

— Bill, murmura Morane d’une voix sourde qui était presque un sanglot.



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