Une journée dans la Rome antique by Alberto Angela

Une journée dans la Rome antique by Alberto Angela

Auteur:Alberto Angela [Angela, Alberto]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions Payot
Publié: 2020-03-14T09:11:16+00:00


La jeune vestale

Une succession de portiques, d’arches et de petites places ornées de statues nous fait un peu oublier les tristes scènes auxquelles nous avons assisté sur le marché aux esclaves. Nous nous frayons un passage parmi des servi, justement. Eux ne sont pas exposés à la vente mais font la queue à une fontaine. Puis nous croisons plusieurs petites processions religieuses.

Il semble que tout le monde se dirige dans la même direction, ce qui n’a rien d’étonnant étant donné que nous traversons actuellement la partie de Rome située entre le Palatin et le Capitole et qu’il nous faut passer par là pour rejoindre le Forum romain.

Nous voici dans une étroite et longue rue flanquée d’immeubles d’une hauteur vertigineuse : le Vicus Tuscus. Il doit son nom aux Étrusques (Tusci) qui habitaient le quartier autrefois. Tout le monde en ville saurait vous expliquer comment vous y rendre, mais sachez que les noms de rues ne sont indiqués nulle part et que les maisons ne portent pas non plus de numéro.

Les habitants de Rome n’ont aucun mal à se repérer. Un étranger, en revanche, aura d’énormes difficultés à trouver une « adresse » si personne ne l’accompagne ou ne lui livre des informations circonstanciées. Par exemple : « Pour aller chez ton ami, tu dois traverser la place où se dresse la statue de tel personnage. Au bout, tu prendras une ruelle qui te conduira à une fontaine. Juste en face se trouve l’entrée d’une insula. Entre et monte au quatrième étage : c’est là ! » Le plus surprenant, c’est qu’il en va de même aujourd’hui encore dans les métropoles japonaises.

Voici justement un tabellarius qui vient vers nous, chargé d’un sac rempli de lettres et de documents qu’il doit distribuer — ou, pour être exact, de rouleaux scellés par un cachet de cire et de tablettes enveloppées dans un morceau de tissu. Il est évident que l’homme n’a pas de problèmes d’orientation. Les facteurs de Rome n’ont pas besoin d’un plan et connaissent les adresses de tout le monde. Celui-ci s’appelle Primus. C’est un affranchi fier de ce métier qui représente un sacré bond dans l’échelle sociale. Sa fonction sera d’ailleurs gravée sur la stèle funéraire qui sera retrouvée dans la nécropole des esclaves et des affranchis de Santa Rosa, au Vatican.

La rue se rétrécit de plus en plus et l’on commence à étouffer sérieusement dans la cohue, sans parler des passants qui nous bousculent et nous écrasent les pieds. Nous décidons de tourner à droite dans une venelle pour rejoindre une rue parallèle qui devrait être moins encombrée. Mais non ! Débouchant de cette ruelle, nous sommes pris dans une sorte de procession, au milieu d’hommes et de femmes qui chantent des hymnes religieux.

Emportés par le flot, nous longeons maintenant un grand temple qui se découpe dans le ciel bleu. Le Forum romain ne doit plus être très loin.

Nous remarquons un char, alors qu’ils sont si rares en ville durant la journée. Celui-ci doit avoir une bonne raison de circuler à cette heure.



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